Le gazoduc de 42 pouces, qui relie le gisement de Hassi R'mel à Bordj Menaïel sur une longueur de 437 km, a été réalisé dans les années 1980 pour alimenter le nord du pays. Il approvisionne toutes les villes, y compris Alger et les pôles industriels, notamment les centrales électriques à travers une série de bretelles tout le long du parcours. C'est la cible privilégiée des groupes armés qui sont concentrés dans les maquis de la région centre du pays, notamment dans la zone de Bouira. Depuis l'année 1995, il a subi plusieurs sabotages, surtout dans la région située entre Djebahia et Aomar, deux communes de la wilaya de Bouira. Les méthodes utilisées vont de la pose de bombes artisanales à l'attaque au mortier artisanal surnommé «hebheb». Le choix des attaques de ce gazoduc est dû à l'effet médiatique recherché par les groupes terroristes, surtout quand l'attaque provoque une rupture d'approvisionnement en gaz naturel des localités ou des pôles industriels. C'est en fait la rupture de l'approvisionnement en gaz naturel et énergie électrique du centre du pays qui est visée par les groupes armés. Dans les années 1990, Sonatrach avait recruté des patriotes qui surveillent en permanence le tracé visé. Depuis, en plus des actes de sabotage qui sont commis sur la canalisation, les groupes terroristes s'attaquent aussi aux éléments qui assurent la sécurité du gazoduc. Hier, c'est le campement du détachement qui assure la sécurité du gazoduc au niveau de la localité de Aïn Chekri, dans la commune de Djebahia, à 20 km à l'ouest de Bouira, qui a été ciblé occasionnant des pertes en vies humaines. Ces attaques obligent les équipes de Sonatrach qui dépendent de l'activité transport par canalisation d'être sur le qui-vive et quelquefois de procéder à des réparations d'urgence pour éviter la rupture d'approvisionnement qui oriente les citoyens vers l'utilisation du gaz en bonbonne.