L'année 2012 – particulièrement le mois de décembre – a été marquée par plusieurs attentats terroristes, dont trois se sont déroulés au centre-ville de Bouira. La recrudescence des actes terroristes constatée, ces derniers mois, à travers les régions est et ouest de la wilaya de Bouira, est le sujet le plus abordé par les citoyens dans leurs discussions tant la situation sécuritaire est inquiétante. Les éléments toujours en activité appartenant à l'organisation terroriste AQMI ont encore une fois fait parler d'eux. Malgré la neutralisation de plusieurs chefs du groupe, à l'image de Mekhfi Salah alias cheikh Abdennasser abattu en novembre dernier par les services de sécurité dans les maquis de Béjaïa et Tizi Ouzou et l'arrestation récente d'un chef terroriste en la personne de Gasmi Salah alias Mohamed Abou Salah à Chorfa, à l'est de Bouira, la région est de nouveau la cible des groupes terroristes. L'attaque perpétrée dans la nuit de dimanche dernier contre un campement des agents chargés de la sécurité du gazoduc reliant Hassi R'mel à Dellys, qui a fait, pour rappel, deux morts et sept blessés parmi les patriotes, témoigne et confirme cet état de fait. Les terroristes, dont le nombre reste indéterminé, ont usé d'armes lourdes (un RPJ 7) notamment contre les gardes de ce campement, ce qui suscite une grande inquiétude. Le groupe terroriste serait-il celui ayant dressé un faux barrage début décembre 2012 sur la route menant de Tamelhat à la commune d'Ahnif, à l'est de Bouira ? Dans cette région, beaucoup d'attentats ont été signalés. Le dernier acte terroriste a été l'assassinat d'un colonel responsable du sous-secteur militaire d'El Hachimia. L'officier a été tué au cours d'un violent accrochage opposant des militaires à un groupe terroriste au niveau des maquis de Tiksrai, relevant de la commune d'Ahnif, à 50 km à l'est de Bouira. Ciblée par nombre d'attentats terroristes durant l'année écoulée et particulièrement en décembre dernier, la population locale craint le pire. Pour avoir été une véritable muraille contre les groupes armés durant plusieurs années, la wilaya de Bouira est en train de payer le prix fort, notamment après la délocalisation des détachements de la garde communale. Sur les 98 détachements que comptait la wilaya, seuls 18 campements assurent la sécurité de leurs périmètres à la suite de la dissolution de ce corps de sécurité. Des villageois avaient même affiché leur inquiétude quant à un retour des groupes armés. La même situation est également constatée dans plusieurs régions de l'ouest de la wilaya. En tout, la wilaya a enregistré une dizaine d'attaques terroristes durant l'année 2012, dont deux attentats perpétrés dans la ville de Bouira. Les terroristes avaient utilisé un mortier artisanal (hebheb), ciblant le groupement de la gendarmerie de la wilaya sis au centre-ville. Le tir a fini sa course dans un appartement particulier et aucune victime n'est à déplorer parmi les membres de la famille qui l'occupait. Le campement des agents de sécurité ciblé dimanche dernier avait essuyé également une attaque au hebheb en novembre dernier, sans faire de victime.