Lors de cette rencontre, les membres du CNES ont exprimé leur inquiétude quant à la dégradation critique qui caractérise globalement la gouvernance et la gestion de l'université . L'université algérienne va mal, voire très mal. Ce constat est établi par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) qui a tenu une session ordinaire de son conseil national ce week-end à Alger. A l'ordre du jour de cette réunion, des questions en relation avec la préparation du 4e congrès du CNES et des dossiers traitant de la situation de l'université algérienne et des conditions socioprofessionnelles des enseignants. L'université algérienne connaît un marasme chronique qui exige, selon le CNES, un large débat afin de la doter d'une feuille de route à même de la mettre en connexion avec l'évolution de la société. Cette revendication, longtemps défendue par les enseignants et le syndicat, n'a pas encore vu le jour, d'où le mécontentement du CNES, qui appelle les enseignants à observer deux jours de protestation les 18 et 19 mars prochain. A travers cette action, les enseignants veulent alerter les pouvoirs publics et l'opinion nationale sur les dangers qui guettent notre système universitaire. Lors de cette rencontre, les membres du CNES ont exprimé leur inquiétude quant à la dégradation critique qui caractérise globalement la gouvernance et la gestion de l'université (protestations multiples, dépassements gravissimes, piétinement de la réglementation en vigueur, impunité, abus de pouvoir, hogra, humiliation des enseignants, confiscation de prérogatives…), le syndicat estime que les pouvoirs publics doivent se pencher particulièrement sur cette question fondamentale qui concourt grandement à anéantir tous les efforts pour la construction d'une véritable université, capable de conduire le pays vers de meilleurs horizons. Le CNES s'interroge sur les procédures occultes qui guident les choix des différents responsables de l'université et qui sont loin de répondre aux exigences d'une bonne gouvernance. Cette opacité relève, selon lui, des mêmes pratiques qui minent le champ politique dans notre pays. «Le système de parrainage politique, clanique de certains responsables universitaires induit une gestion d'obédience, gangrenant ainsi le secteur et empêchant l'aboutissement concret des efforts colossaux déployés par les pouvoirs publics et l'ensemble de la famille universitaire, ces dernières années, jugulant ainsi tout développement au sein de l'université», note le CNES, estimant qu'il est urgent de revoir le système de nomination et de destitution des responsables à l'université, comme il est temps que les pouvoirs publics desserrent l'étau autour de l'institution universitaire. L'université, de l'avis du CNES, est victime de ce «comportement mafieux» pratiqué par une certaine clientèle et qui consiste à asseoir un contrôle total sur certaines organisations estudiantines, certains syndicats et certains responsables.