Le Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES, syndicat des enseignants du supérieur) menace de recourir à une grève nationale de 15 jours « renouvelables » à partir du mois de mai 2008. « Le mouvement vise à boycotter les examens de fin d'année si les engagements de la tutelle concernant la plateforme nationale de revendications sont encore une fois non respectés », explique-t-on dans une déclaration remise à notre rédaction. Le document, qui sanctionne une réunion du conseil national, fait ressortir les « impertinences » de la tutelle, nombreuses selon le CNES. En premier lieu, la promulgation de la grille des salaires qui suscite, selon le syndicat, les inquiétudes des enseignants. « Le CNES condamne avec vigueur l'attitude des pouvoirs publics à vouloir entretenir l'opacité autour de ce dossier », souligne l'instance dirigeante du syndicat. Celle-ci de relever qu'« aucune avancée n'est enregistrée concernant l'attribution de nouveaux logements ni sur la régularisation des logements acquis (transfert de bail dans certains établissements universitaires, biens domaniaux, Opipes et Lsp) ». Concernant la gestion des universités, le CNES dit constater avec amertume les dépassements pratiqués par certains chefs d'établissements, « à l'instar des graves excès enregistrés à Adrar, Laghouat et Khenchela ». « Le conseil national impute à la tutelle l'entière responsabilité de cette situation résultant du non-respect des normes académiques universellement établies et des textes régissant la nomination des responsables », relève en outre le CNES. Le syndicat réitère, par ailleurs, son « adhésion à la proposition de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique d'organiser trois journées de protestation durant la dernière semaine de février 2008 ». Revenant sur la « gravissime affaire » de leurs collègues torturés récemment en Egypte par la police spéciale de ce pays lors d'un séjour officiel, le CNES décrète : « Appel à tous les enseignants à annuler tout séjour en terre égyptienne et à boycotter toutes les universités de ce pays. » Le syndicat n'omet pas de saluer l'ambassadeur d'Algérie au Caire qui a protesté officiellement auprès des autorités égyptiennes. « Le CNES suit avec intérêt l'évolution de cet événement et se réserve le droit d'user de tous les moyens et d'engager toute action visant à réhabiliter nos collègues (humiliés en Egypte) dans leurs droits et leur dignité », mentionne le syndicat.