Le transport de voyageurs, urbain et inter-daïras est géré d'une manière chaotique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les 11 stations de fourgons desservant les 21 daïras de la wilaya n'arrivent plus à contenir le nombre important de véhicules qui augmentent ces dernières années. Selon la direction des transports de la wilaya de Tizi Ouzou, le nombre de fourgons aménagés est de 3570, appartenant à 3272 opérateurs. Les stations où ils sont orientés sont dépourvues d'un minimum de conditions d'accueil, remarque-t-on. Ces dernières sont envahies par les ordures. Les abribus, les toilettes publiques et les plaques de signalisation pour orienter les voyageurs sont inexistants. L'exiguïté de ces aires de stationnement provoque un sérieux encombrement et contraint les fourgons à s'arrêter n'importe où. Une situation qui leur cause des désagréments et des conflits avec les services de la police. Pourtant, les transporteurs paient des taxes pour l'Etat. La responsabilité est imputée aux collectivités locales, censées prendre en charge les aires de stationnement, comme le prévoit la loi. La sécurité des usagers et des transporteurs n'est nullement assurée, dénonce-t-on. L'on assiste souvent à des agressions et vols en plein jours et durant les heures de pointe. « Depuis quelques jours, des voyous des quartiers périphériques de la ville sont venus nous demander de leur payer les droits de parking en nous montrant une fausse autorisation et de faux tickets. Nous avons saisi toutes les autorités concernées, mais nos doléances sont restées lettre morte », déclarent des transporteurs au niveau du stade du 1er Novembre. Dans le milieu rural, les transporteurs assurant les axes entre les villages et les chefs-lieux de daïra travaillent clandestinement. Rares sont ceux qui ont régularisé leur situation vis-à-vis de l'administration des transports. La plupart d'entre eux refusent d'obtempérer expliquant leur décision par le mauvais état des routes dont certaines ressemblent à des pistes. « Le climat de violence et d'insécurité a rendu le travail des services concernés délicat, parfois impossible », lance-t-on. A ce sujet, les responsables de la direction des transports avertissent : « A partir du 4 mai 2005, tout propriétaire de fourgon qui ne se conforme pas à la réglementation en vigueur doit assumer ses responsabilités. L'usage des fourgons de 9 places dans le secteur du transport est interdit à partir de cette date même s'ils disposent d'une autorisation d'exploitation. Il reste actuellement près de 1900 fourgons de cette catégorie dans toute la wilaya. Plus de 50% se sont reconvertis en chauffeur de taxi ou changé de véhicules ». Concernant le transport urbain au chef-lieu de la ville de Tizi Ouzou, le constat n'est pas reluisant. Le plan de circulation établi initialement n'a jamais été respecté par les 680 chauffeurs de taxi qui assurent un seul axe, celui de la nouvelle ville - Artisanat. Les usagers désirant se rendre à la périphérie de la ville sont ainsi pénalisés. Les responsables de l'APC de Tizi Ouzou sont mis à l'index. Ce problème a été soulevé par les élus lors de la dernière session de l'APW de Tizi Ouzou. Pour régler ce problème, la direction des transports affirme qu'un nouveau plan de la circulation sera mis en œuvre prochainement. Selon son chef de service, cinq stations urbaines seront aménagées pour l'accueil des taxis urbains. Ce dernier explique que cette anarchie est due, en partie, aux événements qu'a vécus la Kabylie ces dernières années. L'anarchie dans laquelle patauge le secteur des transports dans la wilaya de Tizi Ouzou n'épargne pas également les transporteurs de taxi interwilayas. Plus de 220 chauffeurs taxi collectifs se disputent une station de quelques centaines de mètres carrés, à la sortie ouest de la ville. Interrogé sur le problème de la tarification, le chef de service de la direction des transports affirme que cette question relève des prérogatives de la direction du commerce. Une réorganisation du secteur des transports dans la wilaya de Tizi Ouzou, et plus particulièrement au niveau de son chef-lieu, permettra à la capitale du Djurdjura de respirer un peu.