Des programmes de logements inscrits deux ans attendent toujours d'être lancés. Le secteur du bâtiment à Bouira va mal. Des projets lancés depuis plusieurs années ne sont pas encore achevés, notamment le programme du logement socio-participatif (LSP). D'autres programmes de logements, inscrits depuis plus de deux ans, attendent toujours leur lancement. C'est le cas du programme de 8000 logements sociaux, destiné, une fois livré, à résorber l'habitat précaire dans la wilaya. Pour preuve, Bouira occupe la 30e place au classement national en matière de lancement de projets. Les raisons de ce retard sont la lenteur des travaux pour les programmes LSP et le refus des entreprises de soumissionner au niveau de l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) pour le logement social. Certains entrepreneurs arguent que le logement social n'est pas rentable et que le cahier des charges de l'Opgi est moins allégé par rapport à d'autres organismes. C'est dire que tous les appels d'offre de l'Opgi concernant le programme des 8000 logements se sont avérés infructueux. Lors d'une journée d'étude sur la maîtrise d'œuvre organisée à l'auditorium de l'Université de Bouira en présence d'entrepreneurs publics et privés, le premier responsable de la wilaya a tenu pour responsable de cette situation l'administration en général et l'Opgi en particulier. «Nous sommes tous responsables de cette situation», dit-il. Les élus locaux, en particulier les présidents d'APC, n'ont pas été épargnés par la critique dans le domaine du choix de terrains «inadaptés» pour implanter des projets de logement. Pour mettre en chantier cet important quota de logements, le wali a fait appel à tous les entrepreneurs de la wilaya afin de s'impliquer. Mais si les entreprises locales ne veulent pas travailler, il sera fait appel à celles d'autres wilayas, affirme-t-il, en mettant en garde cependant que l'octroi des projets avec la méthode du gré à gré sera banni. Le chef de l'Exécutif de la wilaya a fait savoir qu'il se rabattrait sur les entreprises activant dans le secteur des Travaux publics et celui de l'Hydraulique, si besoin est, pour réaliser des logements, et ce, afin d'atteindre l'objectif que l'administration s'est fixé pour le lancement de la totalité du programme d'ici à la fin juin prochain. D'autant que les terrains sont dégagés et l'enveloppe financière, estimée à environ 2400 milliards, est consacrée. De son côté, le directeur général de l'Opgi a réitéré l'engagement de son établissement à œuvrer à l'allégement du cahier des charges pour inciter les entreprises à soumissionner et de les accompagner durant la réalisation du projet. Concernant le planning de lancement de ces logements, le même responsable a souligné que 600 unités seront lancées au mois de février, 400 en mars, 900 unités en avril, 600 en mai et 1700 unités en juin, et ce, à travers 43 communes. Les responsables locaux promettent que la priorité au ciment sera donnée aux projets du bâtiment et les équipements publics. A rappeler que des bureaux d'études et des entreprises ont été pointés du doigt quant à l'utilisation de nouvelles techniques de construction. «Les bureaux d'études n'innovent pas», déclare un entrepreneur. De plus, des entreprises ont été exhortées à utiliser le béton prêt à l'emploi, considéré comme fiable. Il existe actuellement à Bouira cinq centrales à béton. Ce qui est loin d'être suffisant pour approvisionner l'ensemble des chantiers en béton prêt à l'emploi.