Il porte un prénom typiquement oranais et célèbre après Blaoui et Benchenet et un nom scénique d'un « mammifère aquatique » très sympathique. Cet artiste n'est autre que Houari Dauphin. Ce chanteur raï au look latino. Houari Dauphin détonne dans la constellation de la planète raï en arborant un catogan. Sa griffe personnelle ! Eh bien, il vient d'éditer un nouvel album tout chaud, tout croustillant, tout frais s'intitulant simplement et sobrement Nouvel album 2006. La valeur sûre du raï actuel, Houari Dauphin - se défaussant de celui technoïde (vocodeur ou auto tune) qui commence à être, ridiculement kitsh, obsolète, et franchement, le disque devient rayé et la voix plutôt éraillée - fait sortir les violons en surfant sur la vague sentimentale du raï-love. Et ce, en suivant les pas du pionnier du genre, le chanteur-martyr (assassiné le 29 septembre 1994), cheb Hasni. Houari Dauphin, l'auteur de hits comme Nedi Omri le Sheraton, Chaâl Nebghi Nekaleche Omri, Je pense à Toi, Liah Liah (duo live avec cheb Abdou) ou encore Bekatni Meblia, une reprise de Hasni (on ne se refait pas), adopte (adapte plutôt), depuis deux ans, un tout autre style. On sent qu'il ne veut pas être agressif et incisif, mais beaucoup plus faisant dans la « tendresse dans un monde de brutes ». Aussi, sur ce nouvel opus, Houari Dauphin, décline et exhibe une direction orchestrale, phrasée et textes écorchés vif par la flèche de Cupidon... Eh oui, l'amour, toujours, l'amour... Ainsi, Houari devient crooner et chanteur de charme avec des titres bien exécutés et passionnément interprètes - très attendrissants et émouvants. Dès la première écoute de Chta Rah M'tamaâk (sur un air de cheb Anouar), l'éventuel auditeur succombera immanquablement sous le charme. Une belle ballade racontant l'histoire d'une fille intéressée, voire cupide (Material Girl comme dirait Madonna) et son petit ami lui déclare « sa flamme en lui jurant son affection lancinante et de rester fidèle à lui.. ». Tout un programme ! Il fera fort aussi avec Ila N'ti Nssiti, est une bluette où Houari Dauphin s'investit avec ses tripes (on le sent) nous rappelant encore une fois le regretté cheb Hasni. Chair de poule ! Dans la même veine El Aâchra Fetacha est aussi une autre réussite de l'album. De front, Houari s'essaie, pour la première fois d'une manière ostentatoire et tranchée, au style wahrani de ses aînés et à l'instar de Khaled avec l'album Ya Rayi (remember El Ghira...). Et Khalouha Tzidni, est une superbe plage nostalgique ! Et puis l'istikhbar de violon et de la flûte sont très roots ! Bref, un CD homéopathique de chevet et surtout recommandé comme anti-stress pour les automobilistes ! Houari Dauphin/ Nouvel album 2006 Studio Red Son 1CD/1K7