Mise en scène par Saïd Bouabdallah, Métamorphose est une nouvelle pièce de théâtre montée à Oran par la compagnie El Bahia. La générale d'une nouvelle pièce de théâtre montée à Oran par la compagnie El Bahia et intitulée Métamorphose sera présentée le 09 février au théâtre régional de Saïda. La mise en scène est signée Saïd Bouabdallah, un des anciens directeurs du TRO, d'après un texte de Omar Fetmouche. Métamorphose, une adaptation libre, n'a cependant, comme le titre pourrait le suggérer, rien à voir avec Kafka mais avec Ionesco (Amédée). Le dramaturge français d'origine roumaine sait lui aussi très bien jouer avec l'absurde mais c'est la dualité tragique/comique qui caractérise son œuvre dans laquelle il s'intéresse, souvent à contresens et en la désacralisant, à la condition humaine. En plus d'une mise en adéquation avec le contexte local, linguistique notamment, préexistante dans le texte, Saïd Bouabdallah ambitionne de recréer une atmosphère qui, sans trahir l'œuvre originelle, pourrait répondre aux attentes d'un public conditionné par ses propres référents culturels. Pari difficile pour quelqu'un qui en est à sa première tentative en tant que metteur en scène. Il a décidé de se jeter à l'eau mais sans expérience. «J'ai, confie-t-il, beaucoup travaillé en tant qu'assistant metteur en scène et si j'ai mis beaucoup de temps pour me décider à diriger moi-même une pièce, c'est parce que je ne me sentais pas encore prêt, d'une part, et de l'autre, en tant que producteur, je n'ai pas été satisfait du résultat des projets que j'ai confiés aux tiers». Dans ce travail, une tranche de vie d'un couple ordinaire en prise avec une situation invraisemblable : un bébé mort-né qu'on refuse d'enterrer et qui ne cesse de grandir, Mimoun Kouaki (Makhlouf) donne la réplique à Fatma-Zohra Hasnaoui. Le premier n'est pas monté sur scène depuis des lustres et la seconde est l'une des jeunes nouvelles figures montantes du théâtre indépendant d'Oran. L'expérience de Kouaki se limite à quelques spectacles pour enfants, du temps du regretté Hdidouane mais sa prestation paraît convaincante. Hier encore (mardi 5 février), la troupe était en répétition à la salle El Feth (Oran). Fatma-Zohra Hasnaoui a dû se surpasser pour rentrer dans la peau d'un personnage dont l'âge se situe à la cinquantaine. Les objets du décor privilégiés, comme la machine à coudre ou notamment la vieille machine à écrire, sont des clins d'œil à la période durant laquelle a été écrite la pièce mais la troupe intègre des éléments nouveaux comme l'audiovisuel, une projection vidéo (actuellement banalisée et largement accessible) par laquelle le metteur en scène prévoit de lancer le spectacle, une nouveauté avec ce making-off théâtral.