La pi�ce El-Nafidha est une �fen�tre� sur la guerre de Lib�ration nationale. Inscrite dans le th��tre de l�absurde, R�djal ya h�lalef nous plonge dans un v�ritable cauchemar, dans un pays o� une chasse � l�homme est lanc�e contre les derniers repr�sentants des valeurs humaines. Le porc descend-il de l�homme ? Le nez de Pinocchio devient plus long chaque fois qu�il dit un mensonge. Imaginons un homme qui se transforme en cochon le jour o� il perd tous ses principes. C�est ce qui arrive dans la pi�ce R�djal ya h�lalef pr�sent�e en hommage � Malek Bouguermouh par le Th��tre r�gional de B�ja�a, en comp�tition officielle au Festival national du th��tre professionnel. �a commence par un banal fait divers, un sanglier (deux selon, un autre t�moin), qui sort de sa for�t et �crase le chat d�une �bourgeoise � du village. Les commentaires vont bon train. Le nombre des sangliers ne cesse d�augmenter et maintenant, ils marchent debout, portent des v�tements et sont dou�s de parole. Il n�y a que la t�te qui diff�rencie ces cochons mutants des vrais hommes. Les �halouf� vont prendre le pouvoir, d�autant plus facilement qu�ils sont les plus riches et les plus puissants. Les hommes et les femmes n�ont plus le choix, il doivent aller devant une �trange machine renier leur humanit� pour se voir pousser un �khanchouche (groin), � la place du �nif� (nez). Une �chasse � l�homme� va �tre lanc�e contre les derniers humains, surtout ceux qui r�sistent. R�djal ya h�lalef a �t� d�j� mont� par Malek Bouguermouh en 1989, d�apr�s Les rhinoc�ros d�Eug�ne Ionesco. La nouvelle version de la pi�ce est une adaptation et une mise en sc�ne d�Omar Fetmouche. �Sur le plan de la th�matique, R�djal ya h�lalef pose avec acuit� le probl�me de la corruption, sujet de plus en plus d�actualit� qui s��rige sous forme de syst�me �totalitaire� ou �totalitarisme� � l�image du �haloufisme� ou de la �rhinoc�rite� tel que le d�crit Ionesco�, fait remarquer Fetmouche. La nouvelle version de la pi�ce s�est d�roul�e devant un public record mercredi au TNA. A la sortie, les commentaires �taient �logieux. �C�est la meilleure pi�ce, et de loin, que j�ai vu jusqu'� pr�sent au festival�, nous confia une jeune spectatrice. Pour d�autres, �c�est un vrai spectacle� ou encore �un sujet d�actualit�. Le lendemain, et toujours en comp�tition officielle, le public est venu tout aussi nombreux pour voir El-Nafidha (la fen�tre) adapt�e par Brahim Hachmaoui, d�apr�s une �uvre d�Emmanuel Robl�s (mise en sc�ne de Abb�s Mohamed Islam). Cette �uvre universelle a �t� plac�e dans le contexte de la guerre de Lib�ration nationale, dans la nouvelle production du Th��tre r�gional d�Oran. Les protagonistes sont deux femmes europ�ennes et un jeune �autochtone � se pr�sentant chez la plus jeune de deux femmes, comme �tant un musicien. Avec le temps, il s�av�re �tre un moudjahid. Sur le plan sentimental, quelque chose s�est pass�e entre Claire et le pseudo-musicien. Se posent, alors, les questions du patriotisme, du devoir, du soutien aux causes justes et de l�amour. �Cette pi�ce, je la consid�re comme un message de remerciements � tous ceux qui ont contribu� � la lib�ration du pays autres que les leurs, � ces gens qui portent la nationalit� de l�humanit� et de la dignit� des peuples�, �crit le metteur en sc�ne. A trois jours de la cl�ture du festival, le public a d�j� ses �favoris �. Mais les choix et les crit�res des membres du jury peuvent �tre diff�rents.