Le Pr Terki-Hassaïne Ismet, enseignant à l'université d'Oran et chercheur au Crasc et au Laros, vient de publier un ouvrage intitulé Relations politiques et commerciales entre l'Espagne et l'Algérie ottomane 1700-1830. L'auteur de ce livre nous donne une nouvelle approche historique sur les relations politiques et commerciales entre l'Espagne et la Régence d'Alger, sur une période allant de 1708, date de la récupération d'Oran et de Mers El Kébir, et 1830, date de la conquête française d'Alger. C´est une analyse très pertinente des faits historiques qui ont marqué l'histoire de ces deux pays, établie sur la base des sources manuscrites conservées essentiellement dans les principaux fonds d'archives espagnols, principalement ceux d'«Archivo Histórico Nacional de Madrid», «Archivo General de Simancas», «Archivo General de la Administración de Alcalá de Henares». Dans un premier temps, il nous montre d'abord comment l'Espagne, sous la nouvelle dynastie des Bourbons, a repris Oran et Mers El Kebir en 1732, après l'avoir perdue en 1708, et pourquoi et comment elle échoue dans ses tentatives belliqueuses pour «nettoyer la mer des pirates algériens». La troisième partie est consacrée aux relations diplomatiques et commerciales entre les deux pays (1786-1830). Dans la première étape (1787-1792), l'auteur nous apprend comment l'Espagne a réussi à conquérir le marché algérien de céréales, en devançant de loin la France, premier client privilégié de la Régence d'Alger. Dans la deuxième étape (1792-1797), comment l'Espagne n'a pas su consolider et préserver ses privilèges commerciaux à l'ouest du pays que lui accordait la Convention d'Oran face à ses concurrents français et anglais. Traité de paix algéro-espagnol Dans la troisième étape (1797-1830), il montre comment ces activités commerciales commencent à s'éclipser graduellement, à cause des difficultés financières que l'Espagne a connues durant et après la Guerre d'indépendance contre la France (1808-1814). Ainsi donc, on peut dire que cette nouvelle approche historique contribue à combler un grand vide dans la production historiographique algérienne et, par la même occasion, permet de remettre en question une partie importante du contenu de la production historiographique européenne, particulièrement espagnole et française, en ce qui concerne certains points relatifs à la course algérienne, à l'esclavage des Algériens en Espagne durant la période des hostilités au traité de paix algéro-espagnol de 1786, à la Convention de récupération d'Oran et de Mers El Kébir de 1791 et aux relations diplomatiques et commerciales.