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«L'apiculture saharienne doit être encouragée»
El Hachemi El Djoun. Apiculteur et secrétaire général de l'association Tamemt de Guerrara
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2013

En moins de sept ans, l'apiculture est devenue une activité avec laquelle on peut compter dans la région de Guerrara, une des oasis de la wilaya de Ghardaïa qui recense quelque 120 apiculteurs affiliés à l'association Tamemt.
Malgré les fluctuations saisonnières, la production annuelle est passée de 1.2 qx en 2008 à 125 qx en 2011, pour afficher quelque 80 qx l'année écoulée. En visite de marketing à Ouargla où ils ont organisé une exposition de produits de la ruche saharienne du 3 au 8 février courant à la maison de la culture Moufdi Zakaria, une dizaine d'exposants ont fait découvrir au public ouargli les potentialités insoupçonnées de l'apiculture saharienne. L'essor de la filière n'est plus à prouver. seul bémol : l'abeille jaune dite la saharienne est introuvable. El Watan Economie a rencontré El Hachemi El Djoun, apiculteur et secrétaire général de cette association professionnelle.
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-D'aucuns pensent que l'existence même de l'apiculture au sud tient du miracle ; comment avez-vous relevé le défi ?
Les premiers essais d'élevage de l'abeille dans notre région remontent à l'an 1975 où des agriculteurs ont introduit les premières ruches et ce n'est qu'en 2007 qu'une nouvelle tentative a pu redémarrer et donner les résultats actuels. A l'époque, nous avions pu établir un contact fructueux avec un groupe d'apiculteurs de la région des Issers à Boumerdès qui ont supervisé notre initiation et organisé plusieurs stages de formation à Guerrara. Le succès de cette nouvelle expérience qui a souri à plusieurs d'entre nous a incité beaucoup de jeunes à se lancer, il s'agit notamment de jeunes diplômés universitaires au chômage, mais aussi des commerçants et des agriculteurs.
-Comment se sont déroulées les premières années et quels résultats avez-vous pu obtenir ?
En 2008, 120 ruches ont été mises en place, ce qui a donné 1.2 ql de miel, la récolte était encourageante pour un début, ce qui boosté l'investissement et malgré les pertes engendrées par les inondations d'octobre 2008, l'année suivante a été exceptionnelle avec 30 qx de récolte. Les crues ont permis un retour des plantes sahariennes spontanées et un renouvellement spectaculaire des vergers, le Sahara est redevenu verdoyant après plusieurs décennies de sécheresse redoutable, d'où l'amélioration des résultats en 2011 et 2012 avec respectivement 36 et 125 qx, et ce n'est qu'en 2012 que la récolte a décliné à seulement 80 qx vu la vague de chaleur exceptionnelle qui a touché la région durant la période estivale.
-Une filière apicole dans le sud est donc possible. y a-t-il des difficultés particulières à sa pérennisation ?
L'élevage des abeilles est tout à fait possible au Sahara, et notre expérience a prouvé la viabilité de cette activité qui permet à certains apiculteurs d'en faire leur principale, voire unique activité. Le fait d'être majoritairement des amateurs de randonnées sahariennes nous a permis de découvrir de grandes potentialités floristiques, notamment au printemps au sud de la wilaya de Djelfa à seulement 70km de Guerrara où prolifèrent le jujubier et l'euphorbe, le reste du temps nous cherchons toutes sortes d'arbres fruitiers, mais la modestie de cette filière rend plus difficile notre entreprise à Guerrara et nous pousse à chercher de nouvelles zones de butinage. Pour la période d'avril-mai notamment, un contrat gagnant-gagnant avec des plasticulteurs de la daïra d'El Goléa va nous permettre d'assouvir la faim de nos abeilles et contribuer à la pollinisation de leurs vergers de pastèque.
Outre le miel et les différents produits dérivés de l'apiculture, c'est aussi le maintien de la biodiversité et la pollinisation des plantes à fleurs que nous recherchons, mais nos trois difficultés majeures sont le manque de zones de butinage en hiver et en été et l'inexistence de produits bancaires adaptés à notre activité afin de permettre l'achat de véhicules utilitaires ou le renflouement passager de la trésorerie par exemple. Notre principal handicap est toutefois la disparition de l'abeille jaune, la race saharienne par excellence.
-N'avez-vous pas sollicité une aide salutaire des chercheurs universitaires et d'éleveurs d'autres zones sahariennes ?
L'apiculture saharienne est peu organisée, d'où la nécessité de la création d'une coopérative ou d'un organisme interprofessionnel régional pour la promotion de la filière. Nos différentes tentatives d'acquisition d'abeilles sahariennes sont restées vaines vu l'inexistence d'une association ou d'un comité professionnel dans la région de Aïn Sefra, le fief de cette espèce en voie de disparition. L'abeille jaune du Sahara a subi une pollution génétique qui menace son existence même et nous envisageons d'organiser des sorties scientifiques pour la rechercher afin de relancer notre activité soumise à rude épreuve à cause des spécificités du climat saharien pénible pour l'abeille domestique, l'abeille noire que nous élevons actuellement et que nous sommes contraints de nourrir au sucre liquide et de lait pour assurer sa survie en période de disette.
-Quelles sont les caractéristiques de cette espèce saharienne tant recherchée ?
Premièrement, c'est une race locale, donc rustique, reconnue parmi les meilleures abeilles du monde de par sa prolificité, sa précocité, son extraordinaire aptitude à la récolte du nectar et du pollen et surtout son acclimatation facile sous les conditions climatiques rudes du Sahara. Elle porte d'ailleurs le nom de son aire géographique du sud algérien et marocain, à savoir l'Apis mellifica sahariensis.
L'abeille saharienne souffre dans son propre pays et réclame toute notre attention, et c'est dans ce but que nous en appelons à la communauté scientifique pour mener une étude afin de définir les potentialités de cette race locale et mettre au point un programme de sauvegarde mais aussi établir une plate-forme de recommandations visant l'amélioration de la productivité apicole saharienne afin d'inciter nos décideurs à promouvoir cette filière.


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