La filière apicole a connu ces dix dernières années un essor dans les différentes oasis de la wilaya de Ghardaïa, à la faveur des conditions climatiques favorables conjuguées à la présence d'une flore mellifère abondante et diversifiée. Parmi les plantes mellifères annuelles existant dans la wilaya l'on compte les vergers d'orangers, de citronniers, les palmeraies, la flore sauvage variée ainsi que les roseraies et les différentes cultures annuelles de la région, qui offrent une variété d'arômes et de goûts au miel. «Par leurs flores mellifères riches et variées, les espaces oasiens de Ghardaïa offrent une disponibilité en pollen et en nectar presque tout le long de l'année», a indiqué un spécialiste en apiculture de la région. «Conscients de son importance et du revenu que peut drainer la vente du miel, les agriculteurs de Ghardaïa accordent une importance particulière à cette filière, et ce malgré le manque de savoir-faire et l'insuffisance de l'encadrement technique», a expliqué M. Bachir Khène, ingénieur agronome et enseignant universitaire. «De 2003 à 2012, le nombre de ruches d'abeilles est passé de 34 à 2 315 ruches, détenues par 165 apiculteurs, répartis sur l'ensemble du territoire de la wilaya», a précisé, de son côté, un ingénieur agronome des services agricoles de la wilaya, ajoutant que la production de miel a atteint en 2012 les 90 quintaux. Considérée, au début, comme une activité complémentaire pour les agriculteurs, l'apiculture dans la région de Ghardaïa est passée d'un type d'élevage traditionnel à faible productivité vers des ruches modernes et une organisation des apiculteurs en association à la recherche d'une productivité performante. Pour optimiser le processus de production de miel, les apiculteurs de Ghardaïa organisent des transhumances de ruches vers des ruchers existants dans les wilayas du Nord (Djelfa, Médéa, Blida, et autres). La transhumance des ruches permet d'exploiter au mieux les abeilles ouvrières tout en apportant plus de satisfaction à l'apiculteur dans la pratique de son activité, a expliqué l'ingénieur de la DSA, précisant que l'apiculture est l'art de l'élevage et des soins à donner aux abeilles en vue d'obtenir de leur travail dirigé, la pollinisation, le miel, les paquets d'abeilles, la cire, le pollen et la gelée royale, principaux produits de la ruche. Connue pour ses richesses en plantes mellifères, ce qui a favorisé, au fil des années, le développement d'une apiculture adaptée à l'environnement oasien local, Ghardaïa a favorisé le développement d'une filière apicole susceptible de participer à l'amélioration des revenus des populations rurales, de créer des emplois et de constituer une race locale d'abeilles, a-t-on estimé à la DSA. Cet objectif ne peut être atteint que par l'amélioration et la préservation de la biodiversité en luttant contre toute forme de pollution et l'extension des plantations et le reboisement, a-t-on ajouté. Le développement de cette filière passe aujourd'hui par la mise en place de ruches plus modernes, d'une organisation des apiculteurs en coopératives, et de l'accompagnement en matière technique et sanitaire afin d'améliorer et d'optimiser le processus de production de miel, a-t-on soutenu. Dans cette perspective, un Forum méditerranéen d'apiculture, dans sa 6e édition, se tiendra en décembre prochain dans la wilaya de Ghardaïa, à l'initiative de la Fédération des apiculteurs de la Méditerranée, afin d'échanger les expériences et d'enrichir les connaissances des participants en matière d'apiculture, a-t-on fait savoir. APS