Beni H'midène, chef-lieu d'une commune à vocation pleinement agropastorale, composée d'une population de plus de 9000 âmes (lors du recensement général de la population de 1998), située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Constantine, recherche désespérément un désenclavement « salutaire ». Le « grenier du Constantinois » s'étend sur une superficie de 147 km2 de terres agricoles d'un rendement relativement conséquent, dont la majorité est consacrée, depuis plus de deux siècles maintenant, à la production céréalière (plus de 4500 ha sont destinés à la culture du blé dur et tendre d'orge et d'avoine) et/ou vouées à l'élevage bovin (plus de 4000 têtes actuellement), ovin (4200 têtes), caprin (1200 têtes) et à la production avicole (9 promoteurs privés régissent un parcage composite affecté à pas moins de 23 500 poulets sur pied et 41 955 poulets dits du « tout avenant ».) Bachir Hazmoune, P/APC « citoyen apolitique », pour reprendre sa propre expression, administre à la tête de l'exécutif communal et au gré du déblocage des crédits financiers alloués par les autorités compétentes, une très vaste localité qui a bénéficié au titre de l'exercice en cours (2004) d'un budget de l'ordre de 390 millions de dinars au titre du plan communal de développement (PCD) et de 180 millions de dinars pour le plan de soutien à la relance économique (PSRE). Ces deux derniers ont été manifestement revus à la baisse par rapport à l'exercice précédent (2003) : 460 millions de dinars pour le PCD et 260 millions de dinars pour le PSRE. Projets réalisés Certains projets inscrits au registre des crédits de paiement viennent d'être intégralement réalisés et livrés à la population : il s'agit du réseau AEP de Aïn El Hamra-Frifet (coût final estimé à 3 millions de dinars), de la réfection de la route communale sur le tronçon primordial d'El Hamri-El Maraâ (3,1 millions de dinars), de l'aménagement urbain de Ouled Nia (6 millions de dinars), de l'éclairage public de Beni H'midène centre (1 million de dinars), de l'édification en plein centre de l'agglomération d'un Mateco, une aire de délassement sportif dotée de commodités d'accompagnement (vestiaires et douches dotées de chaudières notamment 3,5 millions de dinars, de la livraison de trois foyers pour jeunes (ceux de Ouled Nia, d'El Houima et de Beni H'midène centre) pour un montant global de 9,6 millions de dinars. Il reste maintenant à accomplir les « quatre travaux d'Hercule » et pour lesquels l'exécutif communal compte se vouer « corps et âme » : l'éradication des cités rurales de transit (bâtisses en forme de gué sommaires) qui remontent à l'ère coloniale et qui cantonnent de façon sinistre à l'accès principal du chef-lieu de la commune, la construction d'un lycée (en attendant l'APC met actuellement à la disposition de ses scolaires de l'enseignement secondaire un bus grand gabarit ainsi que deux fourgons Peugeot J9 et un minibus privés pour le déplacement quotidien vers Zighoud Youcef, où ils poursuivent leur scolarité), la connexion de toute la commune au réseau du gaz naturel dont la conduite principae défile 12 km en aval, au niveau de Didouche Mourad et, enfin, l'alimentation en eau potable de certaines mechtas éloignées telles Aïn Hamma, Aïn Enchem, Settara ou encore Draâ Beni Oughad. Manque de médecins spécialistes Côté santé publique, le P/APC serait « comblé d'aise », si les pouvoirs publics débloquaient les crédits additifs autonomes pour l'acquisition d'une ambulance pour le dispensaire communal. Ce dernier souffre, par ailleurs d'une carence chronique, celle d' « au moins un médecin spécialiste ». Le logement social, quant à lui, souffre d'une indigence criante, véritable tare de toutes nos communes : 52 logis (dont 30 ont déjà été attribués au prix d'enquêtes édifiantes) pour une liste d'attente composée de pas moins de 800 demandes. Concernant maintenant le principal « point noir » de la commune, le transport public et le déplacement interurbain des habitants tout reste à faire pour désenclaver une région qui s'enorgueillit pourtant de disposer dans ses murs (à 1,5 km à l'ouest de la Mechta Safsafa) d'un site historique exceptionnel, inscrit par l'Unesco patrimoine mondial de l'humanité : les ruines romaines de Tiddis. M. Hazmoune envisage, si les pouvoirs publics dégagent là aussi leur quote-part financière, de procéder « à l'électrification de tout le secteur, ainsi qu'à son agencement dans les règles : réseau AEP, aire de détente pour les visiteurs et évacuation des eaux pluviales », ces dernières contribuant sérieusement à sa déliquescence en l'état actuel. Signalons, à cet égard, que lors d'une visite effectuée sur les lieux, en juin dernier, par une délégation touristique étrangère (composée de Français, d'Allemands, d'Anglais et de Chinois notamment), l'ensemble de ses membres est resté « béat d'admiration devant tant de splendeurs isolées ». Seule « la construction d'une bretelle raccordant notre chef-lieu à la RN3 à la voie routière express, ainsi qu'à la RN77, peut s'avérer d'un apport hautement avantageux pour désenclaver une région qui pourrait prendre un essor beaucoup plus fulgurant grâce aux potentialités, présentement inexploitées, dont elle dispose », nous précise le P/APC.