Située à une trentaine de kilomètres à l'est de Constantine, la commune de Béni H'midène qui relève administrativement de la daïra de Zighoud Youcef, grandit à vue d'œil et aux yeux de certains riverains, le chiffre de 12 000 habitants semblerait bien en deçà de la réalité. A l'instar des autres communes déshéritées, celle de Beni H'midène, à vocation agricole, souffre de la pauvreté et de l'exclusion. Un habitant nous dira à ce propos : « On se sent coupés du reste du monde ; nos préoccupations immédiates s'articulent autour des moyens de transport, très insuffisants pour rejoindre Constantine. Il faut passer par Didouche Mourad ou Zighoud Youcef, dans la plupart des cas au moyen de taxis clandestins. Il y a aussi les pannes d'électricité fréquentes qui plongent notre commune dans l'obscurité, parfois durant plusieurs heures. » En plus du chômage endémique qui touche une grande partie de la population, et dont le taux est estimé à 35%, selon les chiffres avancés par la daïra de Zighoud Youcef, la commune de Beni H'midène souffre de l'enclavement du fait du manque de transport dont le problème se pose sans cesse et avec acuité. Les enseignants exerçant dans la commune, qui dispose de 9 écoles primaires, d'un CEM et d'un lycée, éprouvent, à titre d'exemple, les pires difficultés à rejoindre leurs établissements scolaires. Même constat pour les habitants travaillant en dehors de Beni H'midène qui sont soumis, eux aussi, aux mêmes difficultés pour rallier leur lieu de travail. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, la commune dispose d'une polyclinique et de deux salles de soins. Des structures mal équipées qui sont loin de répondre aux besoins de la commune, estiment les habitants, eu égard à l'accroissement de la population. Sur un autre registre, à savoir la résorption de l'habitat précaire, l'on apprend que 91 familles ont bénéficié de logements ruraux implantés dans les localités de Chaïba et Djenene El Bez dans le cadre du programme de proximité pour le développement rural (PPDR). Un effort consenti qui demeure néanmoins insuffisant face à une demande estimée à plus de 500 logements.