Située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la daïra de Zighoud Youcef, la commune de Béni H'midène, issue du découpage administratif de 1984, grandit à vue d'oeil, et aux yeux de certains riverains, le chiffre de 9 000 habitants est bien en dessous de la réalité. A l'instar d'autres communes déshéritées, cette localité qui a voulu garder coûte que coûte le cachet agricole, a fini par payer ses échecs successifs pour se retrouver région sans vocation. Les habitants, se disant victimes de l'exclusion et de la pauvreté, déplorent à ce titre les choix des autorités de la wilaya de Constantine car leur commune n'a bénéficié, depuis des décennies, d'aucun projet de développement notable. Un habitant dira dans ce sens : « On se sent coupés du reste du monde, nos préoccupations immédiates s'articulent autour des moyens de transport, très insuffisants. Pour rejoindre Constantine, il faut passer par Zighoud Youcef ou Didouche Mourad, dans la plupart des cas au moyen de taxis clandestins. Il y a aussi les pannes d'électricité, très fréquentes, qui plongent notre localité dans l'obscurité parfois durant plusieurs heures ». En plus du chômage endémique, qui touche une grande partie de la population, et dont le taux est estimé à 35% selon les chiffres fournis par la daïra de Zighoud Youcef, la commune de Béni H'midène souffre de l'enclavement du fait du manque de transport, qui se pose avec acuité. Lycéens, enseignants et travailleurs éprouvent les pires difficultés à rejoindre leurs postes ou leurs établissements scolaires. Nombre d'élèves ont dû quitter les bancs de l'école, notamment les jeunes filles en cycle secondaire. Cette commune compte seulement 9 écoles primaires et un CEM ; le lycée le plus proche se trouve à plus de 10 km, et les microbus dont dispose la commune ne peuvent suffire au transport de tous les élèves. La construction d'un lycée, annoncée en grande pompe en 2007 au chef-lieu de cette localité, devait résoudre en partie ce problème, mais il semble que les travaux de réalisation ont pris un retard considérable. Sa réception, prévue en principe au début de l'année scolaire en cours, a été de fait renvoyée aux calendes grecques. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, la commune dispose d'une polyclinique et de deux salles de soins, mais c'est en matière de logement social que le déficit est le plus flagrant puisque la demande est estimée, selon les services de la daïra de Zighoud Youcef, à plus de 500 logements.