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Dans la lucarne : Le bonheur est parfois au bout du pinceau
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2006

La ville française d'Aix organise une année Cézanne pour rendre hommage au peintre dont le monde entier commémore le centenaire de sa mort. L'événement, amplifié par les chaînes de télévision, avait été précédé d'une multitude d'expositions des œuvres d'un peintre qui attire les foules dans les musées européens et américains.
C'est ainsi la reconnaissance a posteriori du talent de Paul Cézanne qui, de son vivant, avait fait figure d'artiste raté. Né en 1839 à Aix, Cézanne connaît une enfance heureuse et insouciante, car son père, déjà très âgé, va choyer ce fils si inespéré pour lui qu'il mettra beaucoup de temps à le reconnaître. Aix est alors une ville en pleine expansion économique où la promotion immobilière et les chantiers qu'elle a ouverts attirent beaucoup d'émigrés. Parmi ceux-ci, un Italien du nom de Zola, dont le fils, Emile, sera l'ami intime du petit Paul Cézanne, et pour ainsi dire son frère. De son propre père, Paul Cézanne tient ce caractère secret, bourru, peu liant qui le fait prendre pour un sauvage. Il n'en était rien bien sûr, car Paul Cézanne, tout petit encore, dissimulait sa sensibilité à fleur de peau sous ses dehors taciturnes. L'amitié avec Emile Zola, si différent de Paul Cézanne par sa personnalité chaleureuse, sera renforcée par l'amour commun des deux enfants pour les escapades dans l'arrière-pays aixois qui leur procure peut-être leur éveil artistique. Paul Cézanne est attentif à cette nature qui lui saute aux yeux avec ses couleurs violentes, saisissantes de beauté. Paul Cézanne, presque instinctivement, cherchera à traduire ces sensations envahissantes. Il le fera avec des crayons de couleurs, engagé dès la tendre enfance dans cette voie artistique qui deviendra pour lui, toute sa vie, un chemin de croix. Paul Cézanne grandira dans cette communion avec la nature, avec ce sentiment que sa vocation était tout entière dans l'Art. Il est regardé avec condescendance par la bonne société d'Aix qui se méfie de ce garçon certes brillant mais renfermé. Ce n'est pas le cas d'Emile Zola qui se croit, qui se sait doué pour l'écriture autant que son ami Paul Cézanne est tourné vers la peinture. Zola ne tardera pas à tenter, et à réussir, quelques passes d'armes dans le journalisme, qui le soustrairont à ces emplois de bureau qu'il avait en horreur. Zola le répétait : il serait un grand écrivain ou ne serait pas. Fort de cette conviction, il se lançait à la conquête de Paris. Le cheminement de Paul Cézanne, en parallèle, était plus cahotant. Il tentait sa chance dans les salons organisés à Paris, mais ses toiles n'étaient pas jugées dignes d'être exposées. Au fil des tentatives, et des années, Paul Cézanne s'était fait la réputation d'un éternel refusé. Il était rejeté sur le bas-côté de la route. Qu'était-il en comparaison des Monet, Manet, Renoir et autres Ingres ou Sisley qui dominaient la scène artistique ? Cézanne ne pouvait être comparable qu'à Van Gogh qui, comme lui, s'était heurté à l'incompréhension et à l'indifférence. Même Emile Zola, parvenu aux sommets de la notoriété, en était arrivé à poser un regard apitoyé sur Paul Cézanne qui incarnait pour lui l'échec d'une vie. L'amitié entre les deux hommes ne résistera pas à un si terrible jugement. Cézanne s'acharne au travail, muré dans ce superbe isolement qui ne lui fait voir que la surface des toiles qu'il peint. Il s'est détaché de toute appartenance, rompant avec les impressionnistes auxquels on le rattachait. Cézanne est un blessé de la vie, un proscrit qui n'a plus d'amis. Il a accumulé des centaines de toiles que peu d'amateurs désirent acquérir. Son thème, c'est la vie qu'il aime pourtant goulûment contre toute apparence. Mais il s'est résigné à son sort depuis longtemps. Le XIXe siècle a été implacable pour lui. Cézanne, vieilli, aigri, revient sur les traces de son enfance heureuse à Aix. En peinture, il aura tout entrepris sans être pris en considération par une époque qui ferma délibérément les yeux sur son formidable talent. Il meurt en 1906 à l'âge 67 ans. Il disparaît presque en même temps que son ami Emile Zola. Deux destins, deux trajectoires exceptionnelles et peut-être l'œuvre de Paul Cézanne aurait-elle été tout autre si ses contemporains avaient placé sur sa tête la couronne de la renommée. Comme Van Gogh, Paul Cézanne avait ouvert à son art les portes et les fenêtres de l'avenir. Un siècle après sa mort, le public international le célèbre comme un peintre actuel.

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