La réhabilitation du pavillon national semble s'être hissé au sommet des préoccupations gouvernementales. De ce fait, la dernière réunion du Conseil des participations de l'Etat, tenue la semaine dernière, a laissé la part belle aux programmes de développement consacrés à la compagnie aérienne nationale Air Algérie et à l'armateur local CNAN Group, avons-nous appris auprès de sources proches du ministère de l'Industrie. C'est d'ailleurs une communication du ministère des Transports concernant le plan de redéploiement 2013-2017 pour Air Algérie qui a ouvert les débats. Un plan de développement qui prévoit l'acquisition de pas moins de 16 nouveaux appareils pour un investissement de près de 50 milliards de dinars. Cependant, la compagnie qui bénéficiera du soutien le plus important semble être CNAN Group, et ce, dans le cadre du plan de développement 2013-2016, présenté par la SGP Gestramar. La déstructuration de l'armement national a conduit au bout d'une décennie à une véritable domination des armateurs étrangers lesquels n'hésitent plus à exercer certaines pressions sur l'Algérie. L'exemple le plus récent étant celui du refus de ces mêmes armateurs tout paiement autrement qu'en devises. La réhabilitation du pavillon national est dans ce sens vitale, d'autant qu'à force de morcellement de la flotte et de bradage, CNAN Group ne détient aujourd'hui que 3% du marché national du fret. Il faut dire que l'armement national a beaucoup perdu de sa superbe. Le groupe a vu ses effectifs passer de 10 000 à un millier depuis la dissolution de la SNTM/CNAN en 2003 et son remplacement par CNAN Group et ses filiales, ouvertes par la suite au partenariat. Un partenariat qui n'a pas toujours été payant comme ce fut le cas de la joint-venture algéro-jordano-saoudienne IBC actuellement au cœur d'un scandale. Au fil des ans, les résultats de l'entreprise se sont réduits comme peau de chagrin à la mesure que ses parts de marché s'érodaient. En 2010, CNAN Group réalisait un chiffre d'affaires d'à peine 60 millions d'euros pour un résultat de 500 000 euros. Sa filiale CNAN Nord subissait la même année une perte sèche de plus d'un million d'euros. C'est dire qu'il y a péril en la demeure. Autre entreprise et non des moindres qui devrait bénéficier bientôt des attentions de l'Etat, Algérie Télécom et sa filiale mobile Mobilis. Ainsi le CPE a avalisé le programme de mise en œuvre du plan national haut et très débit, et le plan de soutien à AT et ATM Mobilis. Notons par ailleurs que divers projets de partenariat ont été passés en revue la semaine dernière. Il s'agit en premier lieu d'un plan de relance du complexe meunier de Corso présenté par la SGP Cegro en partenariat avec un privé national. La SGP Construmet a de son côté présenté deux projets de partenariat impliquant le groupe public de construction métallique et génie civil Batimetal. Le premier prévoit la création d'une joint-venture avec l'italien Borghi pour la fabrication de silos métalliques. Tandis que le second a trait à un projet de partenariat avec l'ENCC et le portugais AMEL pour la fabrication de bacs de stockage destinés aux raffineries et à l'aval pétrolier. La SGP Equipag a, elle aussi, proposé deux projets de partenariat avalisés par le CPE. Le premier associant PMA à un groupe espagnol pour la fabrication de matériels agricoles et le second l'ENMTP à un autre groupe espagnol pour la fabrication de compacteurs. Notons enfin que le CPE a eu à se pencher sur la revalorisation du régime indemnitaire des dirigeants de la SGP et des EPE, ces derniers ayant été écartés de la révision des régimes indemnitaires des travailleurs du secteur économique. Projet rejeté et qui devra être révisé avant d'être présenté une nouvelle fois au conseil.