Résidant actuellement en majorité à Alger, des citoyens de Zekri demandent l'aide des pouvoirs publics pour créer les conditions d'un retour dans leurs villages. Les habitants du village Bounamane, dans la commune de Zekri, à l'extrême est de la wilaya de Tizi Ouzou, comptent revenir dans leurs foyers, après des années d'exode. Ils sont, d'ailleurs, en train de faire toutes les démarches nécessaires auprès des autorités concernées afin de pouvoir décrocher quelques projets urgents pour leurs bourgades. «Nous avons quitté notre village depuis longtemps. Maintenant, nous voulons y revenir mais les conditions ne sont pas réunies. Il n'y a pas d'électricité, ni l'alimentation en eau potable. La route est totalement délabrée.C'est pour cela que nous essayons de nous organiser pour permettre à nos concitoyens de revenir dans le village», nous dira un membre du comité de village qui ajoute que les habitants de Bounamane et ceux des bourgades limitrophes comme Amalou, Tizeghouine, Bougache, ont décidé d'entreprendre des actions de volontariat en collaboration avec l'APC de Zekri. «Nous avons fait des travaux de volontariat pour l'entretien, dans un premier temps, de la route en attendant son revêtement», ajoute-t-il. Les habitants de Bounamane veulent revenir chez eux mais, disent-ils, le village n'a pas d'infrastructures de base pour les besoins de la population. Il n'y a ni école, ni salle de soins, ni encore une conduite d'eau potable. Des comités de villageois ont été créés à Alger, notamment à Birkhadem où il y a une forte communauté d'habitants de la commune de Zekri. Des réunions sont souvent et régulièrement organisées. Des cotisations ont été instaurées aux habitants pour les besoins des travaux d'intérêt général. «Durant les années difficiles, la population de la commune de Zekri a souffert du problème de l'insécurité qui l'a contrainte à quitter les villages. Aujourd'hui, elle veut revenir dans nos villages pour cultiver les terres délaissées depuis des années. Mais, sachez bien qu'il n'y a pas de conditions favorables pour mener une vie décente ; les pistes sont impraticables, nos villages sont totalement abandonnés par les pouvoirs publics», ajoute un habitant de Bounaâmane qui rappelle, en outre, que son village était le fief des moudjahidine durant la guerre de libération nationale. D'ailleurs, il était, dit-il, le poste de commandement (PC) du colonel Amirouche. Désenclaver les villages de Zekri reste ainsi l'une des premières préoccupations des citoyens de cette commune qui a connu un exode massif vers les villes, notamment durant les durs moments de terrorisme. Les membres des comités de villages de Bounamane et de Tizeghouine, entre autres, ont récemment rencontré le chef de daïra d'Azazga dans l'optique justement de le sensibiliser sur l'inscription des projets de développement pour leurs bourgades. «Avec le soutien de notre maire, nous essayons de sensibiliser les pouvoirs publics pour nous venir en aide afin de pouvoir regagner nos villages. Nous avons été reçus dernièrement par le chef de daïra d'Azazga en attendant d'avoir une audience avec le wali. Il y a vraiment une volonté aussi bien chez les comités de villages de la commune de Zekri que chez les responsables locaux d'œuvrer dans le sens de réhabiliter nos villages et les rendre habitables afin de vivre dans l'ambiance d'antan», nous a expliqué un autre habitant de la région, marquée par l'exode rural. Les villages veulent aujourd'hui y retourner pour peu que l'Etat débloque un programme de soutien.