Les enfants souffrant d'un rétinoblastome (cancer de la rétine) seront désormais pris en charge en Jordanie après accord de l'expertise du ministère de la Santé, selon le directeur général de la Caisse de sécurité sociale, Fadhel Chokri Bouziane. «La CNAS est disposée à conclure un contrat d'une année avec l'hôpital Roi-Hussein en Jordanie, pour une prise en charge des enfants atteints de rétinoblastome dans l'attente de la formation de spécialistes et l'ouverture de centres spécialisés», a indiqué M. Bouziane dans une déclaration à l'APS. La CNAS avait procédé à des transferts d'enfants malades vers deux hôpitaux européens, en vertu d'un contrat qui a été résilié suite à une décision de la Commission nationale des transferts des malades à l'étranger. Il a démenti, en outre, l'existence de différends avec les hôpitaux européens concernant les dettes de la caisse, affirmant que celle-ci prenait à ses frais les soins et se soumettait aux décisions de la commission sus-citée (qu'il a qualifiée d'«indépendante») et de l'expertise du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le rétinoblastome chez l'enfant est considéré comme une maladie rare qui mène à la cécité et au décès, a précisé Dr Fatiha Ghachi, du service du cancer des enfants au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC). Cette maladie apparaît chez l'enfant de moins de deux ans, qui présente une prédisposition génétique de 60%, notamment la consanguinité, a-t-elle dit, avant de relever l'existence de plusieurs cas au sein d'une même famille. Elle a déploré cependant le non-respect par les familles, au sein desquelles un rétinoblastome a été diagnostiqué, des recommandations du Conseil des maladies génétiques du CPMC pour éviter l'apparition d'autres cas. En cas de rétinoblastome unilatéral, a-t-elle poursuivi, le CPMC opte pour l'énucléation (ablation chirurgicale de l'œil) ou la radiothérapie mais en cas de rétinoblastome bilatéral, il procède à l'énucléation d'un œil et au traitement de l'autre. Certains cas ont nécessité des transferts vers des hôpitaux européens en raison de l'absence de moyens indispensables pour une bonne prise en charge, a ajouté Dr Ghachi. Il est à signaler que le CPMC prend en charge 25 cas dont 17 graves ; presqu'autant de patients sont traités à Oran.