Yema de Djamila Sahraoui, Zabana ! de Saïd Ould Khelifa et Le Repenti de Merzak Allouache représentent l'Algérie à la compétition officielle du 23e Fespaco. Ouagadougou. De notre envoyé spécial
La nouvelle star de la chanson africaine, le Nigérian Flavour Nabania, était, samedi soir, (23 février) au stade du 4 Août de Ouagadougou, le grand invité de la cérémonie d'ouverture du 23e Festival panafricain du cinéma et de télévision (Fespaco) au Burkina Fasso. La chaleur n'a pas empêché la grande foule de faire le déplacement au stade, lieu habituel du désormais plus grand rendez-vous du septième art africain. Flavour Nabania, avec son tube Sawa sawa lé, a embarqué tous les présents sur une vague d'ambiance que seul le continent africain peut produire ! Flavour semble marcher sur les pas d'un certain Fella... Baba Hama, ministre de la Culture burkinabé, a salué, dans sa brève intervention, la présence des premières Dames du Burkina et du Gabon à la soirée d'ouverture, aux côtés de la directrice de l'Unesco, Irina Bokova. L'Unesco avait par le passé décerné un prix au Fespaco pour sa contribution à «la promotion du cinéma en Afrique». Le Gabon qui a fêté, en 2012, ses cinquante ans de cinéma, est l'invité d'honneur du 23e Fespaco. Le Premier ministre burkinabé a donné «le clap» du festival à travers un geste symbolique. Baba Hama a souligné que la manifestation sera l'occasion, cette année, de débattre du cinéma africain et des politiques publiques. La grande dame du cinéma burkinabé, Salimata Salembre, célébrée cette année comme invitée d'honneur et aussi en tant que pionnière du Fespaco, a plaidé, dans un texte publié dans le catalogue du festival, pour la reconnaissance du septième art comme d'«utilité publique» en Afrique. «Cela interpelle les décideurs africains pour la prise en compte de la dimension économique et sociale du cinéma dans leurs choix politiques et dans les programmes de développement du continent», a plaidé Baba Hama, soulignant l'importance du septième art dans l'éveil des consciences et la promotion des industries culturelles. La soirée d'ouverture s'est poursuivie par des danses folkloriques bobolaises et des feux d'artifices. Le Fespaco tente, malgré quelques difficultés d'organisation, de rester un festival populaire. Durant dix jours, les salles de cinéma de Ouagadougou vont projeter 109 films entre longs et courts métrages, documentaires et séries de télévision. Des productions qui viennent de 35 pays. Le Maghreb est présent en force en compétition officielle. Pour les longs métrages, l'Algérie sera représentée par Yema de Djamila Sahraoui, Le Repenti de Merzak Allouache et Zabana de Saïd Ouled Khelifa. Le Maroc sera en course avec le dernière fiction de Nabil Ayouch, Les chevaux de Dieu, du drame de Abdelhai Laraki, Love in the Medina et le film de Azlarabe Alaoui Lamharzi, Androman... de sang et de charbon. Ridha El Behi représentera la Tunisie avec Dima Brando (déjà projeté au Festival du film arabe d'Oran) au côté du dernier documentaire de Nadia El Fani, Même pas mal, dans lequel elle revient sur sa mésaventure avec les salafistes tunisiens après la sortie d'un film plaidant pour la laïcité.