Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière vient de lancer le chantier de la révision des statuts particuliers régissant les activités du secteur. C'est l'intersyndicale de la santé publique, ayant longtemps réclamé cette mesure, qui l'a annoncé, hier, lors d'un point de presse tenu au siège du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNAPSSP) à Alger. L'intersyndicale a obtenu ce résultat suite à la réunion, le 31 janvier dernier, des représentants des syndicats formant l'intersyndicale de la santé avec les services du Premier ministre. Le feu vert a été donné au département de la santé pour l'ouverture du dossier relatif à la refonte des statuts spécifiques des activités du secteur ainsi que la révision du régime indemnitaire. Le Premier ministre fait plutôt bonne impression aux représentants de l'intersyndicale qui voient en cette démarche «une prise de conscience politique et un début d'un processus de dialogue tant ignoré par l'ancien gouvernement», selon Khaled Keddad, porte-parole de l'intersyndicale, et président du Syndicat national des psychologues (Snapsy). Une commission centrale est mise en place par le ministère de la Santé pour recueillir les propositions et les préoccupations des partenaires sociaux et dont l'intersyndicale revendique l'élargissement des prérogatives. «Nous nous attendons à un avancement positif d'événements. C'est la première fois depuis des années qu'un tel signal est émis par les pouvoirs publics, nous sommes satisfaits, en attendant que les choses se traduisent sur le terrain», a déclaré M. Keddad devant les journalistes. L'intersyndicale «n'offre pas de chèque à blanc», précise Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique. «Certes, il y a un changement dans l'attitude du ministère et de celle du Premier ministre qui ont veillé à l'écoute des préoccupations et qui se sont engagés pour l'amélioration des conditions de la prise en charge des malades et d'écouter les propositions des partenaires sociaux concernant la liberté syndicale et le respect du droit à la grève tant bafoué du temps de l'ancien ministre. Nous attendons que les choses se concrétisent, faute de quoi, nous ferons valoir nos revendications avec les moyens légaux de protestation», soutient Dr Merabet. L'intersyndicale se dit consciente que «les choses ne vont pas se faire du jour au lendemain». Pour le président du SNPSSP, Dr Mohamed Yousfi, il y a l'engagement et la volonté politique affichée, en attendant le volet technique et pratique. Docteur Yousfi rappelle que les conseils nationaux des syndicats sont restés ouverts, pour pouvoir réagir. A rappeler que plusieurs vastes mouvements de protestation ont été menés depuis quelques années pour la refonte des statuts spécifiques des activités de la santé publique, de la révision du régime indemnitaire. Les revendications de l'intersyndicale portent aussi sur le respect des droits syndicaux et l'amélioration des conditions de prise en charge des malades.