L'intersyndicale des professionnels de la santé se serre les coudes pour lancer un nouveau mouvement de contestation, afin de faire valoir ses «droits socioprofessionnels». Elle compte a priori envoyer une correspondance à la présidence de la République et saisir les organisations internationales, en attendant des actions de contestation d'envergure. organisée par l'intersyndicale, au niveau du siège du SNPSSP à Alger. Constituée de quatre organisations syndicales du secteur, à savoir, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM), l'intersyndicale se dit outrée par la situation «critique» qui prévaut dans le secteur de la santé publique. A cet effet, elle compte lancer un mouvement de protestation, dont la première action concerne un rassemblement commun, dont le lieu et le timing seront annoncés incessamment. Pour débattre de la situation et prendre les mesures nécessaires afin d'opérer un changement dans le secteur qui «se dégrade de plus en plus», l'Intersyndicale a intensifié ses rencontres de concertation, soldées par une plate-forme de revendications commune. Elle contient plusieurs points, notamment le respect des libertés syndicales et le droit à la grève, la révision du régime indemnitaire spécifique, le droit du malade à une bonne prise en charge, l'amendement du statut particulier et la promulgation du régime indemnitaire. Intervenant à la rencontre, le Dr Yousfi a justifié cette décision par la situation catastrophique du secteur public de la santé, qui pousse les praticiens à rejoindre le secteur privé ou à opter pour l'étranger. «L'objectif du ministre est de vider le secteur public», a déclaré le Dr Lyes Merabet, le SG du SNPSP, qui affirme que les malades sont souvent pris au piège des pénuries de traitement, d'absence de spécialistes, voire de paramédicaux. «Nous, médecins, passons notre temps à faire des interventions pour que les malades soient pris en charge», ajoutant toutefois que «notre priorité à travers nos actions syndicales est de mettre en place de bonnes conditions de travail». L'intersyndicale dénonce également la politique de la fuite en avant adoptée par le ministre, pour gagner du temps. «Le ministre ne fait que dans les promesses. Il n'a jamais respecté ses engagements. Il y a des accords, on demande à ce qu'ils soient signés.» L'intersyndicale appelle, par ailleurs, à une conférence nationale de la santé et dont les conclusions seront remises aux instances concernées.