Les déclarations du ministre de la Santé faites hier à un quotidien national arabophone ont soulevé la colère des professionnels de la santé. Ils sont aujourd'hui plus que déterminés à aller au bout de leurs revendications «légitimes». L'intersyndicale de la santé maintient le sit-in d'aujourd'hui prévu à 11h devant le ministère de la Santé. Le ministre de la Santé Djamel Ould Abbas a mis fin hier à tous les espoirs des médecins grévistes qui dénoncent la situation déplorable du secteur de la santé publique. Il a affirmé à un journal arabophone qu'il n'y aura pas d'amendement du statut particulier pour les médecins de la santé publique, pas de révision du régime indemnitaire et que l'opération des ponctions sur salaires se poursuivra. Et pour les dissuader encore plus dans leur action de protestation, il annonce qu'il rendra publiques leurs rémunérations. Les organisations syndicales regroupées sous l'intersyndicale, à savoir le Syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY) et le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique(SNPSSP) ont perçu cette sortie médiatique comme une vraie provocation, au moment où ils s'attendaient à un appel à la sagesse via l'ouverture des portes du dialogue. Ils décident donc de maintenir leur mouvement de protestation et annoncent une grève illimitée incessamment. Contacté par le Temps d'Algérie hier, le Dr Yousfi, président du SNPSSP, a précisé que le ministre «est toujours égal à lui-même, réagissant par la voie de la répression comme il l'a toujours fait, au lieu de prendre en charge les doléances des syndicalistes autonomes du secteur». Le premier responsable de la tutelle, selon le syndicaliste, «transgresse toutes les lois en prenant des décisions aussi graves sans attendre la nomination du nouveau gouvernement». Selon lui, il fait partie d'un gouvernement en fin de mission. «On s'interroge comment un gouvernement peut accorder l'amendement du statut particulier à un secteur comme celui de l'éducation et le rejeter pour un autre», ajoute notre interlocuteur. Le Dr Keddad Khaled, président du bureau exécutif national du SNAPSY a déclaré, pour sa part, que le ministre fait dans la «provocation au lieu d'apaiser les tensions». Cela va renforcer la détermination des grévistes qui comptent lancer une grève illimitée commune. Le SNAPSY compte organiser son assemblée générale extraordinaire demain, afin d'évaluer le mouvement syndical entamé et décider de la suite à donner avec les trois autres syndicats que regroupe l'intersyndicale.