La France va dépolluer le site de Oued Namous, qu'elle a longtemps utilisé après l'indépendance pour ses essais chimiques et bactériologiques. Un accord confidentiel a été signé, à cet effet, à l'occasion de la visite du président français, François Hollande, en Algérie. L'information a été révélée, lundi dernier, par le journaliste de l'hebdomadaire français, Marianne, Jean-Dominique Merchet sur son blog Secret-Défense. «Selon nos informations, la France va dépolluer un ancien site d'essais d'armes chimiques en Algérie, que l'armée française a utilisé jusque dans les années 1970», a annoncé le journaliste, en précisant que le site en question est celui de Namous, appelé également B2-Namous. L'opération de dépollution est confiée, selon la même source, au Centre d'études du Bouchet (CEB), un établissement de la Direction générale pour l'armement situé à Vert-le-Petit (Essonne). «Ce centre est spécialisé dans la guerre chimique et bactériologique», précise-t-il. L'existence de cette base militaire française en Algérie a été gardée secrète jusqu'à la fin des années 1990. C'était le journal français le Nouvel Observateur qui a révélé son existence en 1997. Le site de Namous, comme d'autres sites en Algérie, a été utilisé pour tester des armes chimiques, puis après leur interdiction, pour développer des systèmes permettant de s'en protéger... en conditions proches du réel. «B2-Namous aurait fonctionné jusqu'en 1978, en parfait accord entre les autorités françaises et algériennes, qui, l'une comme l'autre, se gardaient bien d'en parler», écrit encore le journaliste. Avec l'accord de hautes autorités algériennes à l'époque, un accord-cadre sur l'utilisation dudit site a été conclu le 27 mai 1967. Ce sont l'ambassadeur français à Alger, Pierre de Leusse, et le commandant Chabou, au nom du président Boumediène, qui ont conclu l'accord. Pendant plusieurs années, les militaires français ont travaillé sous une couverture civile sur le site. Une filiale de Thomson sera leur employeur officiel mais l'autorité militaire aura le contrôle des opérations. Le 4 décembre 1967, un autre accord secret sur B2-Namous est encore signé entre Paris et Alger. Mais c'était l'Armée algérienne qui assurait la garde extérieure de la base.