Rappeler en détail le passé n'est pas mon propos, d'ailleurs je n'ai ni la prétention, ni la qualité, et encore moins la vocation, ceci étant le rôle, la mission et le devoir des Historiens. Je n'en veux que rappeler un triste et douloureux chapitre, ou il est question de l'irradiation nucléaire préméditée et planifiée de plus de vingt quatre mille citoyens algériens, dont le seul crime est celui d'avoir accompli leur devoir électoral, mais aussi et surtout, parce qu'ils adorent Allah. J'ai fait mieux que jurer, à mes compagnons de l'injustice du camp de In M'guel, de Reggane, de Oued Namous et des autres camps, tous autant pénibles, durs et semés d'une radioactivité nucléaire. Aux veuves et aux orphelins de mes concitoyens qu'un cancer a terrassé j'ai pris engagement, et c'est plus fort que tout acte écrit c'est un contrat d'honneur où j'ai promis que désintéressé de tout je n'oublierai rien et personne, amis de l'enfer des camps du désert, je Vous aiderais selon mes forces, mes petits moyens, toute ma volonté, mais de toute mon affection fidèle. Ne voyez en cet écrit que la manifestation de mon ardeur à Vous servir, parce que ce faisant, j'ai conscience de servir une cause noblement juste, et de servir ma Patrie. En Votre nom, et à titre de Porte parole du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud, à toutes les bonnes volontés, aux respectables femmes et aux honorables hommes qui nous ont témoigné leur compassion sincère, je dis humblement Merci. À ceux qui nous ont, sans nous connaitre, gratuitement affublé des pires qualificatifs, je leur réponds que nous nous plaçons au dessus de certaines contingences, et que nous prions Dieu, le Clément, l'omnipotent, de leur pardonner leur égarement, leurs gratuits dénigrements à nos égards et, même l'ivresse de leur parti-pris. A ceux qui sont à l'origine de notre drame, qu'ils apprennent et s'assurent que nous ne leur pardonnerons jamais, ni ici bas, le jour ou leurs étoiles n'auront aucune valeur, « »Le jour où rien ne sera utile à l'homme, ni les biens qu'il dépense, ni des enfants qui l'assistent, sauf pour celui qui aura été croyant et qui aura aimé Allah avec un cœur purifié des maux de l'incroyance, de l'hypocrisie et de la fausseté » (الشعراء) « (87) يَوْمَ لَا يَنْفَعُ مَالٌ وَلَا بَنُونَ (88) إِلَّا مَنْ أَتَى اللَّهَ بِقَلْبٍ سَلِيمٍ » Quant à ceux qui aujourd'hui continuent à nous ignorer, leur silence et leur paresse morale m'ont laissé découvrir qu'ils ne sont que de petits êtres dépourvus d'humanité, qu'ils sont de même valeur, de pareille insensibilité et pétris dans le même argile que nos bourreaux, et qu'autant blâmables, ils sont condamnables. Mais jusqu'à quand imposera-t-on la force de l'insensibilité, du mensonge et du silence, à la force de l'histoire ? La violence du mépris face à l'interrogation était-elle suffisante ? Encourage-t-on l'indolence pour dissimuler le complexe de culpabilité d'un pouvoir insurrectionnel établi en Janvier 1992 à l'aide de bâillonnettes, par un prononciamento militaire ayant l'apparence d'une équipe de généraux « d'opérettes », des déserteurs de l'armée française, devenus par la ruse et la déloyauté, des –faux-combattants de la 25 heure, alors qu'en vérité ils ne sont qu'un groupe d'officiers, partisans, vicieux, ambitieux et fanatiques, qui me rappellent les Challe, Salan, Jouhaud, et Zeller. Ce système pourri encouragé et soutenu par une association composée de nostalgiques de l'Algérie française, d'affairistes, et d'un personnel révoqué par l'administration, les Institutions de l'Etat et autres organismes à caractère public, pour incompétence professionnelle quand ce n'est tout simplement pas pour rapine et abus de biens de la société, ou alors pour déficit de probité morale et intellectuelle, dont se prévalaient certains de ses membres. Il faut dire que ces « sauveurs » de l'Algérie n'étaient pas seuls, puisque l'Organisation de la Jeunesse Algériennes Libres (O.J.A.L) –une sorte de Ku Klux Klan, apprêtée à la pire manifestation de la bestialité avec en plus, une haine viscérale aggravée contre la Religion, un ramassis de psychopathes, de ratés, de sadiques, d'assassins et d'esprits tordus qui abondaient dans cette Algérie à deux vitesses, les uns et les autres accoutumés à un mode de vie copié dont ils n'ont adopté qu'une partie, celle qui alliaient leurs défauts naturels aux vices des colonisateurs, et se sont accordés la liberté de foutre la pagaille selon des méthodes puisées dans l'histoire odieuse de l'O.A.S, l'ensemble agglutiné au sein d'un agglomérat trompeusement désigné Comité National de Sauvegarde de l'Algérie. Leur slogan était « sauver l'Algérie », alors qu'en vérité l'incohérence anarchique de cette ténébreuse structure, était une invite à régler de vieux comptes avec le peuple, au nom d'une sauvegarde, qui s'est avérée être une ignominieuse et sanglante sauvagerie, aux résultats tristement ignobles. Qui d'autre est responsable de la déportation de milliers de citoyens algériens dans les camps d'internements en zones irradiées, n'était-ce ces obstinés de l'Algérie française, les vrais responsables ce sont les putschistes, les janvieristes aux mains tachées de sang et aux consciences alourdies par la phase la plus meurtrière et la plus dégoûtante qu'ont connu l'Algérie et son peuple, oui ils sont coupables d'un ethnocide aux contours fascistes, et si je n'affirme pas d'avantage, c'est parce que l'insinuation est suffisante. Seuls les trublions aiment le désordre parce qu'il leur apporte de gros bénéfices et leur donne une notoriété chère à leur vaniteuse insolence. Que sont-ils devenus ? Où sont-ils aujourd'hui celles et ceux dont la responsabilité morale et pénale du pogrom dont furent impunément victimes des milliers de citoyens ? Leur culpabilité n'est-elle suffisamment prouvée ! Ne seraient-ils pas derrière les réseaux de trafics de stupéfiants tous genres confondus ? En plus de la loi de « l'omerta » qui nous ait affiché, nos bourreaux s'avèrent être les premiers bénéficiaires du contenu des Articles 45 et 46 de la « Farce » de réconciliation nationale. Quand on est un Chef d'Etat, avec Rang de Premier magistrat, responsable d'un patrimoine national, l'acte premier consiste à veiller au bon et juste équilibre de la balance de la justice, ce qui regrettablement n'est pas le cas aujourd'hui, du moins en ce qui concerne le crime contre l'humanité dont nous fumes les victimes expiratoires d'une époque de folie et de brutalités. On a l'impression qu'il n'y a point d'Etat algérien mais la République algérienne existe, sa capitale est le Club des coquins et des copains, siège de ses services principaux et actifs, ses banques sont à New-York, Paris et en Suisse, mais bien avant la chute du dictateur de Tunisie et du pharaon de Oum Eddounia, Singapour, Chypre, Hong-Kong, l'Irlande, le Luxembourg, les Bermudes, Port-Louis (capitale de l'Île Maurice), et surtout les Iles Caïmans, lieux privilégiés de nos crocodiles, sont les nouveaux paradis fiscaux et sièges de la finance de ceux qui ont mis à sac le pays, ceux qui aujourd'hui exportent les richesses nationales et importent tout, y compris surtout l'immoralité. Serait-ce la fuite des capitaux, sport favori des responsables de nos peines et de nos misères qui serait à l'origine du mépris et de l'indifférence qui nous sont affichés, ou bien est-ce cette amère et grave vérité que constitue la « clause secrète » contenue dans les accords dits d'Evian ayant autorisé la France coloniale à utiliser après l'indépendance des sites : d'In Ekker et Oued Namous, pour tester ses frappes atomiques et autres, sites ou justement, nous fumes avec préméditation internés. ACCORD D'EVIAN : (Clauses annexes) « Les accords d'Evian contenaient des clauses annexes dites « secrètes » autorisant la présence française cinq années de plus. Ce délai était nécessaire à la France pour achever le programme de Force de frappe mené par de Gaulle et par son prédécesseur à la suite du changement d'équilibre géostratégique survenu au cours de la crise de Suez. La présence militaire et scientifique française dans le Sahara permettait d'assurer le développement et l'expérimentation d'un nouveau type d'armement. Fusées, bombes atomiques, armes chimiques et bactériologiques de la base secrète B2-Namous (Béchar) furent testées jusqu'en 1967, tout comme la base de In Ekker (In M'guel – Tamanrasset), avec le plein accord des autorités algériennes. La base de lancement de fusées d'Hammaguir (Reggane) fut également laissée à disposition des autorités françaises cinq années supplémentaires. Cela permit à la France de poursuivre son programme d'expérimentation de ses fusées Diamant et de lancer avec succès son premier satellite Astérix en 1966. La base fut évacuée en 1967, conformément aux accords d'Evian. » Qui d'entre ceux qui continuent aujourd'hui à claironner qu'ils ont libéré la Nation, combien même avons-nous regrettablement le sentiment de n'être ni libre, ni la sensation d'être indépendant, prétendraient-il ignorer cet acte ? Vous qui persistez à vouloir nous enseigner les vertus du patriotisme, ignoriez-vous cette clause ? Oseriez-vous cautionner une telle forfaiture et dire à nos pères et nos frères tombés aux Champs d'honneur, que vous affirmeriez avoir enterré de vos mains nues, risqueriez vous leur dire « Vous fûtes des héros et vos fils ont été livrés à la radioactivité, par ceux qui avaient pris les armes contre vous. De grâce épargnez-nous vos discours, et sachez que dans un pays ou l'idée du patriotisme existe depuis la nuit des temps, il serait indécent qu'une partie quelconque de la nation – hachakoum, hizb frança exclus- prétendrait se faire du patriotisme un privilège et de l'enseigner aux autres, comme il serait indécent de s'en prévaloir pour condamner, excommunier et proscrire, comme c'est malheureusement le cas, alors que la vertu essentielle du patriotisme est justement de pacifier et d'unir. Et si le monde était vraiment gouverné par le hasard, il n'y aurait pas tant d'injustice, car le hasard est juste et même c'est précisément là sa nature d'être juste par son excellence. * Défenseur « libre » des Droits Humains, Porte-parole du C.D.I.C.S. Lectures: 3