Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, estime que le président Bouteflika se succèdera à lui-même s'il n'y a pas de révision de la Constitution. «S'il n'y a pas de révision de la Constitution avant 2014, c'est que l'actuel chef de l'Etat restera à son poste. Il n'y a pas d'autre explication», a-t-il soutenu lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Selon lui, «à moins que le président Bouteflika décide, de son propre chef, de se retirer, personne ne le fera bouger de sa place». Dans ce sens, Bouguerra Soltani appelle les responsables du pouvoir à méditer les exemples de Ben Ali, Moubarak et autres présidents arabes qui ont connu presque le même sort que celui de l'ancien président roumain Nicolae Ceausescu. Le MSP, rappelle-t-il, plaide pour un changement pacifique et avait fait des propositions pour la révision constitutionnelle. La principale modification à faire, soutient-il, doit être «une limitation du nombre de mandats et le remplacement du système présidentiel par un régime parlementaire». Le président du MSP, qui a intégré l'opposition depuis 2011, affirme n'avoir pas regretté les actions et les positions de sa formation avant cette date. Il tente même de les justifier. «De 1992 à 2008, le pouvoir avait besoin de soutien. Mais aujourd'hui, il est inacceptable que le pouvoir gère à la fois ses propres partis et ceux de l'opposition», dit-il. Selon lui, le MSP s'est heurté à un refus catégorique de la part de ses anciens partenaires dans l'Alliance présidentielle quand il a proposé «une participation politique». «Le RND était souple avec cette proposition, mais le FLN était intransigeant, comme si l'Algérie lui appartenait», dénonce-t-il. Evoquant les derniers scandales de corruption qui ont ébranlé la principale entreprise nationale, Sonatrach, il affirme que ce phénomène devient, malheureusement, «banal» en Algérie. Il rappelle, dans la foulée, la campagne «mains propres» lancée par le MSP en 2006. «A ce moment-là, vous avez tous suivi le discours du président Bouteflika et ce qu'il avait dit sur le sujet. Aujourd'hui, nous ne chercherons plus la guêpe au risque d'être piqué à nouveau. Aujourd'hui, la corruption se chiffre en millions de devises et non plus en milliers de dinars», explique-t-il. Par la même occasion, Bouguerra Soltani, qui quitte la présidence du MSP, annonce la date de l'organisation du cinquième congrès du parti, prévu du 1er au 3 mai prochain.