Un nouvel instrument à cordes, alliant les caractéristiques de la mandole et celles de la guitare manouche a été présenté, mercredi à Alger, par le chanteur chaâbi, Réda Doumaz. Conçu par Hakim Amokrane, maître charpentier algérien et artisan luthier amateur vivant à Londres, en collaboration avec le chanteur, l'instrument, appelé «mandouche», est le fruit d'une conception inspirée de l'ossature d'une guitare manouche et une rosace atypique inspirée de la mandole classique. Par ce procédé, le luthier, Hakim Amokrane, a réussi à produire une sonorité homogène plus métallique et plus puissante avec une ossature qui produit plus de résonance rapprochant un peu le son de la mandole classique de celui de la guitare manouche. S'exprimant dans le cadre d'une rencontre, organisée par le quotidien El Moudjahid sur le «New chaâbi», Réda Doumaz a présenté cette nouvelle création comme «possibilité d'innovation dans la musique chaâbie» qui, estime-t-il, ne doit pas rester «figée et rigide». Pour l'artiste, qui encourage les jeunes chanteurs de chaâbi à innover pour faire évoluer le style, cet instrument devrait inciter à se défaire des «mythes et dogmes du chaâbi». S'inscrivant dans un mouvement «New chaâbi», Réda Doumaz et le poète Yacine Ouabed, présent à la rencontre, ont appelé ensemble les interprètes du chaâbi à «arrêter les imitations, les reprises tous azimuts et la contrefaçon artistique qui causent aujourd'hui une stagnation de la créativité musicale». Le «New chaâbi», selon les intervenants, est une forme contemporaine de la musique chaâbie qui se nourrit de textes nouveaux, en prise avec l'actualité, et écrits par de jeunes paroliers s'inscrivant dans la tradition des enseignements des maîtres de ce style. Depuis son apparition, la musique chaâbie n'a eu de cesse d'évoluer d'abord avec la génération d'El Hachemi Guerrouabi et Mahboub Bati, qui ont généralisé la chansonnette, elle-même version moderne de la q'cida classique, avant que le défunt Kamel Messaoudi n'en modifie la trame sonore et poétique.