Le parcours de la chanson new chaâbi a été évoqué au forum culturel du quotidien El Moudjahid, organisé comme tous les mercredis, animé en cette occasion par Abdelkrim Tazarout, auquel ont pris part Reda Doumaz et Yacine Ouabed. Cette rencontre a été l'occasion de donner une image complète du patrimoine musical chaâbi. Ce rendez-vous se veut une occasion pour réhabiliter le patrimoine musical authentique et adapter la culture citadine qui requiert une ouverture sur le patrimoine. Reda Doumaz, interprète chaâbi, a tenu à rendre un hommage appuyé à tout les maîtres de la chanson chaâbi. Il n'oublie pas de mentionner Cheikh El Hadj M'hamed El Anka et son rôle dans l'enrichissement de la chanson chaâbi qui a réussi à conquérir le public et les amateurs de ce genre populaire tant au niveau national que maghrébin. « Les précurseurs de la chanson chaâbi algériens se sont investis toute leur vie dans cet art de façon désintéressée, mettant en exergue leur talent, leur créativité et leur important apport au patrimoine culturel national ». Reda Doumaz a mis l'accent sur la réussite du festival chaâbi. « Grâce à ce festival, plusieurs talents émergents dans les quatre coins d'Algérie. Des auditions sont ainsi réalisées chaque année dans l'Algérie profonde pour la sélection des participants ». Il souhaite, par ailleurs, qu'il serait profitable à tous que cette manifestation donne l'occasion aux musiciens d'émerger. « A travers cette démarche, l'action culturelle devient plus sereine, réfléchie et pérenne dans le temps par rapport aux précédentes années. Aujourd'hui, le chaâbi est ancré dans toutes les régions de l'Algérie », note-t-il, avant d'enchaîner : « L'organisation de ce genre de manifestation permettra, d'ici 5 à 6 ans, de promouvoir et de développer ce genre populaire dans son texte classique comme dans sa forme modernisée. C'est d'ailleurs le but essentiel de cette approche car le développement ne se fait que par la formation et la communication du savoir par des professionnels qualifiés », insiste-t-il. Il rebondit sur un autre sujet, celui de la reprise des tubes. « Reprendre les chansons d'un artiste sans son consentement est une forme d'usurpation culturelle. » De son côté, le célèbre poète, parolier, auteur et compositeur, Yacine Ouabed, dira que le « new chaâbi n'est qu'une simple dénomination. A vrai dire, je ne vois pas d'inconvénient pour cette appellation, tant qu'on n'entrave pas son évolution et sa préservation ». En dernier, Reda Doumaz présentera un nouvel instrument de musique. Il s'agit du « Mandouche », une guitare enjolivée d'une rosace atypique. Cet instrument a été fabriqué par Hakim Amokrane, un maître charpentier, citoyen algérien établi à Londres. Un fort moment qui a conquis l'assistance.