Mohamed Rouane et Reda Sika ont animé lundi dernier une soirée au théâtre de verdure Laâdi Flici à Alger. Mohamed Rouane a fait son entrée sur scène sous les applaudissements du public nombreux venu voir le virtuose du mandole. La prestation purement instrumentale commence par une ambiance particulière. Connu par sa musique spirituelle et son instrument traditionnel le mandole, Mohamed Rouane a dès les premières notes imposé un silence dans tout l'espace du grand théâtre de verdure. Il faut noter que la musique de Rouane est liée au spirituel et à la religion. Après le prélude, il choisit d'introduire des voix de ses choristes et musiciens en s'inspirant des textes sacrés. Il enchaîne avec rivière de la paix, un morceau tiré de son album heureux dans la tristesse 2007. Mohamed Rouane, accompagné d'un ensemble de musiciens (piano, basse, percussion et guitare électrique), nous emporte plus loin et nous laisse voyager dans l'imaginaire. Mohamed Rouane est attiré par la musique turque, pakistanaise, iranienne et celle de Ravi Shankar, le célèbre cithariste indien mais également le style flamenco. Il faut rappeler que c'est lui qui a lancé les deux groupes Triana d'Alger et Méditéraneo. Ses morceaux sont des thérapies et un support pour une véritable méditation et relaxation. L'artiste est connu pour sa propre touche artistique. A titre d'exemple, dans le morceau jazz oriental, le musicien nous offre une mélodie aux couleurs orientales mais bien rythmée. Mohamed Rouane n'a pas omis de rendre un hommage au maître du chaâbi El Hadj M'hammed el Anka. Le public a bien applaudi ce talentueux musicien. «Je viens de le découvrir et je trouve que sa musique est très belle», a affirmé une des spectatrices. En deuxième partie, Réda Sika est entré sur scène en ouvrant par la chanson waâlache hakda, qui relate les problèmes auxquels on est confronté dans la vie. Réda Sika a profité de l'occasion pour donner des exclusivités de son prochain album qui sortira dans un mois. En effet, il a interprété la chanson Qelbi mahnache fi bled e'ness, dans le style reggae avant de poursuivre avec Men Sabni Soltane dont les paroles sont écrites par Yacine Ouabed. Le chanteur a également repris la chanson tchin tchin du patrimoine cubain en ajoutant une touche artistique par le biais du musicien Hamza. Avec ce mélange de styles, l'ambiance était festive. Les spectateurs ont chanté et même dansé à ses rythmes.