L'état de santé de l'ex-chef de sûreté de la wilaya de Tlemcen, le principal accusé, a reculé la date du procès. Programmé en novembre dernier, le procès des 9 policiers dont l'ancien divisionnaire de Tlemcen, impliqués dans une grave affaire de stupéfiants, aura finalement lieu le 31 mars au tribunal de Blida. L'affaire remonte à 2005, lorsque dans un quartier populaire de Maghnia, une voiture de type Renault 25, ouverte à tous les vents, contenait plus de deux quintaux de résine de cannabis dans ses entrailles. Des policiers, alertés par un coup de téléphone anonyme, procèderont à sa fouille. Le hic, dans l'habitacle, les limiers, outre la drogue, découvriront des documents d'identité (un extrait de naissance et la copie d'une carte d'identité nationale) du présumé narcotrafiquant, en l'occurrence B. B. Un scénario qui ne semblait convaincre personne, sauf des policiers accourus sur les lieux à l'aube. «Comment un baron, comme cela a été qualifié, peut-il garer son véhicule bourré de kif et laissant à la vue de tout le monde ses documents officiels ?», avait, alors, indiqué le père du présumé coupable. «Même un film de science-fiction n'aurait pas été crédible», avait-il ajouté. Une affaire suspecte qui va impliquer des policiers, au nombre de neuf. Mais qui avait mis au parfum les policiers ? En poussant l'enquête plus loin, on saura que celui qui avait appelé la permanence du commissariat de Maghnia était connu des services de la police comme étant un narcotrafiquant. Curieusement, au niveau de cette permanence, on procédera à du faux. «Sur pression de mes supérieurs, j'ai dû inscrire un nom imaginaire», avait déclaré, à l'époque, le permanencier. Les supérieurs étaient nommément désignés, à savoir le chef de la sûreté de la daïra de Maghnia et le chef de la sûreté de la wilaya de Tlemcen (respectivement condamnés en première instance le 3 mai 2011 par le tribunal de Sidi Bel Abbès à 18 mois et 10 ans d'emprisonnement ferme pour complicité et dissimulation de preuves). En plus, des témoins oculaires diront que «la veille de la découverte de la drogue, deux personnes s'étaient approchées dudit véhicule pour y déposer le kif». L'affaire sentait le coup monté savamment fomenté. On parlera alors de guerre des clans. Le tribunal de Bouira mettra-t-il toute la lumière sur cette scabreuse affaire ?