Une soixantaine de médecins et paramédicaux ont observé, hier matin, devant le siège de la direction de l'hôpital «Ibn Sina» d'Adrar, un sit-in en guise de protestation contre la dégradation de leurs conditions de travail. C'est la deuxième fois en l'intervalle d'un mois que les affiliés à la corporation médicale affichent leurs préoccupations socioprofessionnelles. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a exhibé une plateforme de revendications mettant à nu la défaillance dans la gestion de cette principale structure médicale du chef-lieu de wilaya. Une entité qui est censée assurer une bonne couverture sanitaire à une population estimée à quelque 70 000 habitants. Les contestataires déplorent l'insuffisance de personnel médical et des auxiliaires de la santé. «Nous avons un manque flagrant de médecins et de spécialistes, de paramédicaux et de sages-femmes. Faute de moyens de travail, 8 spécialistes dont un orthopédiste, CCiste, radiologue ont fui Adrar pour rejoindre d'autres structures médicales», nous déclara le docteur Abderrahmane Belouafi, SG du SNPSP. Et d'ajouter : «L'effectif spécialisé est composé d'un seul gynécologue, 3 chirurgiens, 3 réanimateurs, un radiologue et un ophtalmologue. Ce dernier ne dispose d'aucun équipement pour pouvoir exercer son travail convenablement. Les services des urgences souffrent d'encadrement et de moyens d'intervention. Le laboratoire est obsolète à cause de l'indisponibilité de réactifs et d'appareils destinés à la biochimie d'hormonologie. Le service de réanimation est inexistant. Quant à la programmation, celle-ci ne se fait plus car le bloc opératoire est à l'arrêt depuis juin 2011 par manque de matériel d'anesthésie-réanimation», signale notre interlocuteur. «Cette situation pénalisante a fait que plus de 600 patients ont été évacués vers les hôpitaux du nord, de Ghardaïa ou Béchar. Certains malades laissent leur vie en cours de route lors de leurs transferts par manque d'ambulances médicalisées», a-t-il ajouté. De son côté, le directeur de la santé, M. H. Lalama, nous fait savoir qu'il vient de limoger le directeur de cet EPH ainsi que son économe. Et que le ministre vient de nommer un nouveau directeur, en provenance de Bouira, pour redresser la situation.