Une quarantaine de représentants de familles de disparus, regroupées au sein de SOS Disparus, ont tenu, hier, un sit-in devant le siège du ministère de la Justice à El Biar, sur les hauteurs d'Alger pour « protester contre les mesures prévues par la « charte pour la paix et la réconciliation'' », selon les termes d'un communiqué de SOS Disparus. Mesures jugées par cette ONG « en contradiction flagrante avec la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Constitution algérienne et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l'Algérie ». Trois représentants des familles on tété reçus par le directeur des affaires pénales du ministère. « Les familles ne veulent pas que l'indemnisation remplace leur droit à la vérité, ce rassemblement en est une preuve », lui a déclaré Fatma Yous de SOS Disparus. Le responsable a réceptionné une lettre de la part des familles de disparus et leur a indiqué que le ministre les recevra « prochainement ». « Alors que des milliers de familles ont vu leurs proches enlevés par des agents de l'Etat, comment pourrait-on accepter qu'aucune poursuite ne puisse être engagées à l'encontre des responsables de ces actes ? », se demande l'auteur du communiqué intitulé « Le dossier des disparus ne peut être fermé avant même d'être ouvert ». Dans le communiqué, les familles ont appelé le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, à ne pas « cautionner cette charte qui prône une impunité totale pour les violateurs des droits de l'homme, qui prévoit des mesures répressives à l'encontre des victimes ».