Dans la foulée de la bipartite, des mouvements de protestation, même limités dans l'espace et dans le temps, éclatent ici et là. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) veut faire valoir ses revendications et demande d'être partie prenante des négociations. Idem pour le Cnapest, l'autre syndicat des enseignants du secondaire. Cependant, la question du pluralisme syndical se pose, à l'occasion, de la manière la plus pertinente, d'autant plus que le Pouvoir a refusé jusque-là d'accorder l'agrément au Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap). Ce refus d'accepter un autre partenaire social que l'UGTA démontre l'incapacité effective des pouvoirs publics de faire face réellement à la fronde sociale. Le maintien de la centrale syndicale en tant que seul et unique partenaire social est une sorte de « garantie de la paix sociale », sachant que les principaux dirigeants de ce syndicat historique sont issus des partis du Pouvoir. Il sont dans le même panier que leur soi-disant adversaire, l'Exécutif. Le pluralisme politique consacre à tout un chacun, en dépit de la fonction, le droit d'avoir un penchant partisan, ce qui inclut de fait le pluralisme syndical qui tarde à venir en Algérie. L'implication de l'UGTA dans les joutes électoralistes du 8 avril dernier aurait été « normale » s'il y avait d'autres syndicats reconnus non pas sous la même coupe. Pourtant, plusieurs secteurs publics vivent des vagues de contestation émanant non pas des fédérations affiliées à l'UGTA, mais plutôt d'autres syndicats autonomes. Ainsi, la représentativité de l'UGTA au sein de la base reste à prouver. La fameuse grève générale de février 2003 est certes loin d'être oubliée. N'empêche, elle a eu l'adhésion de différentes tendances syndicales.