Pour les deux syndicats, la revalorisation du Snmg n'a pas compensé la perte du pouvoir d'achat des bas salaires. Le Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA) comptent revenir à la charge dès la rentrée scolaire. L'augmentation des salaires qui a toujours figuré parmi les revendications principales des deux syndicats, constitue, pour cette fois-ci encore, leur cheval de bataille. Le Cnapest qui tient depuis mardi son université d'été au siège national du FFS, estime que les 5000 DA arrachés en 2003, suite aux mouvements de protestation déclenchés dans la majorité des établissements scolaires du pays, ne sont pas suffisants comparés à la faiblesse du pouvoir d'achat. Donc, pour les représentants de ce syndicat, non encore agréé, ce point doit être revu par la tutelle et le gouvernement dès la rentrée sociale. Pour faire aboutir cette revendication, le syndicat décidera, selon son secrétaire général, M.Meziane Mériane, des actions à entreprendre après réunion du Conseil national et consultation de la base. Pour rappel, le dernier mouvement de protestation du Cnapest date de juin 2005, lorsque il a appelé au boycott de la correction du baccalauréat. Le ministère de l'Education nationale s'est montré dès lors, confiant face à cette menace qui n'a, en fait, pas abouti. Celle-ci a été précédée par une autre forme de grève administrative qui consistait à ne pas reporter les notes des élèves du 2e trimestre sur les bulletins scolaires et, par conséquent, à ne pas tenir les conseils de classe. Cela devait permettre au mouvement de poursuivre ses actions de revendications socioprofessionnelles (statut particulier, augmentation des salaires et départ à la retraite après 25 ans d'activité), tout en évitant le recours à l'arrêt de travail jugé par la tutelle illégal. Pour le ministère de l'Education nationale, cette grève administrative est considérée comme un manquement à une des obligations de l'enseignant dans sa relation professionnelle avec l'administration. Un manquement qui peut entraîner, conformément aux textes de lois, une rupture du contrat de travail entre les deux parties. Suite à quoi, le Cnapest a décidé d'annuler son action de protestation consistant à ne pas remettre les notes des examens. Le département de Benbouzid a souvent réussi à gérer la situation en privilégiant le dialogue avec les représentants des deux syndicats, notamment en 2003, l'année qui a connu une situation des plus inquiétantes lorsque les deux syndicats ont paralysé la majorité des lycées du pays. Il en a résulté une augmention des salaires de l'ordre de 5000 DA. Cela dit, l'année dernière a été celle de la concertation entre les syndicat et le ministère. Contacté par nos soins, les responsables du département de Benbouzid disent être surtout préoccupés par la préparation de la prochaine rentrée scolaire. Pour sa part, le CLA veut saisir l'occasion de la tenue de la tripartite pour remettre sur la table des discussions la revendication salariale. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le syndicat estime que le pacte social «sera vidé de tout contenu sans augmentation des salaires». Les représentants argumentent leurs revendications par la multiplication des augmentations des prix des produits de consommation qui ont érodé le pouvoir d'achat des fonctionnaires. «La dernière revalorisation des revenus par l'augmentation du Snmg en 2004 a été dérisoire vu l'intégration dans le calcul des différentes primes», indique le communiqué qui précise que le salaire moyen d'un enseignant qui équivalait en 1990 à 8,5 fois le Snmg, a chuté à 1,5 fois le Snmg. Le syndicat considère notamment que toutes les négociations dans les différentes bipartites et tripartites se sont soldées par un échec. Le CLA revendique donc une augmentation générale des salaires et une échelle mobile des salaires pour permettre le maintien et la progression du pouvoir d'achat des fonctionnaires actifs et retraités. Le syndicat exige notamment, l'ouverture immédiate de négociations salariales et une juste distribution des richesses, conformément à l'aspiration de tous les salariés, une prise en compte des qualifications, le déblocage des carrières et l'amélioration des promotions des enseignants.