Les étudiants grévistes font appel au ministre de l'enseignement supérieur, M. Harroubia, afin d'annuler l'arrêté 110/2004 et de maintenir l'intitulé de «science juridiques et administratives» pour les 1 000 futurs diplômés qui reste du système classique. C'est le statu quo à la faculté de Droit de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa. Les étudiants de l'ancien système, dit classique, ont entamé une grève depuis le 25 février dernier pour dénoncer le changement, depuis l'année écoulée, de l'intitulé des diplômes délivrés par leur faculté et qui est passé de «licence en sciences juridiques et administratives» à «licence en droit». Les protestataires ne comprennent pas les raisons de cette modification. L'un d'eux nous montre ses certificats de scolarité. Sur celles de première à la troisième année, il est indiqué le domaine de «sciences juridiques et administratives» alors qu'il est écrit «Droit» sur celle de la quatrième année. «Il s'agit de la confiscation de notre choix de départ» souligne un étudiant de dernière année. Et d'expliquer : «Après l'obtention du baccalauréat, nous avons tous opté pour les sciences juridiques et administratives, portant le code 907 et dont la moyenne d'accès était de plus de 11/20. Dans quelques mois, l'administration nous attribuera des diplômes de Droit.» Une situation inadmissible aux yeux de ces juristes qui disent avoir usé de tous les moyens pour se faire entendre. «Il a fallu quinze jours de grève ainsi que la fermeture du département, du bloc d'enseignement n°1 et de la scolarité afin que nos responsables se contentent finalement de nous dire que nous sommes des victimes et que notre problème les dépassent» raconte un étudiant parmi la foule que nous avons rencontrée au campus d'Aboudaou. «Nous avons tenu des réunions bâclées avec l'administration, sans même être sanctionnées par des PV, parce que les responsables ne veulent pas assumer leurs dires» chargent d'autres étudiants. Du côté de l'administration, l'on estime que «c'est un simple malentendu.» «L'inquiétude des étudiants est infondée» déclare un responsable à la faculté de Droit, car, d'après lui, le nouvel intitulé n'a pas d'effet sur l'avenir professionnel des diplômés. Notre interlocuteur nous apprend que le ministère de la tutelle a, lors de l'authentification des diplômes, demandé aux responsables de l'université de Béjaïa de rectifier l'intitulé des diplômes de la faculté de droit en appliquant l'arrêté ministériel n°110 du 1er septembre 2004. «Depuis, nous avons eu 489 diplômés en 2012 et aucun d'eux n'est venu réclamer quoi que se soit» nous informe-t-on à l'administration. «Pourquoi attendre 2012 pour appliquer un arrêté de 2004 ?», «Pourquoi l'arrêté 110/2004 concerne uniquement l'université de Béjaïa ?» s'interrogent les étudiants grévistes qui ont décidé de faire appel au ministre de l'enseignement supérieur, M. Harroubia, afin d'annuler l'arrêté 110/2004 et de maintenir l'intitulé de «science juridiques et administratives» pour les 1 000 futurs diplômés qui reste du système classique.