Fuites de sujets d'examens, fausses attestations de réussite, fausses notes, achat de notes et de diplômes... et la liste des scandales qui éclaboussent depuis des années le secteur de l'éducation et de l'enseignement supérieur n'en finit plus. Voilà qu'une nouvelle affaire, de délivrance de faux diplômes du baccalauréat, vient secouer le secteur déjà moribond de l'éducation nationale. L'enquête, confiée par le parquet du tribunal d'Oran, aux services de la gendarmerie nationale a concerné la faculté de droit de l'université d'Oran et a duré 9 mois. Elle a fait ressortir l'existence de 36 dossiers d'étudiants inscrits à la faculté de droit (29 en filière de droit et 7 en filière de sciences politiques) et 35 autres dossiers d'étudiants inscrits à la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, avec de fausses attestations de baccalauréat ainsi que des cartes d'inscription à l'université. 50 personnes dont l'adjoint du recteur de l'université d'Es-Sénia et les directeurs des facultés de droit et des sciences économiques pour faux et usage de faux, usurpation de fonction, contrefaçon de sceaux de l'Etat et trafic d'influence. Trois des mis en cause dont deux cadres de la Direction de l'éducation de la wilaya ont été placés sous mandat de dépôt. 41 autres ont été mis sous contrôle judiciaire. Selon les enquêteurs, ce trafic a commencé depuis plusieurs années et remonterait aux années 2003 à 2004. Des sources proches de l'enquête auraient même affirmé que parmi les mis en cause certains sont devenus des médecins, d'autres exercent comme cadres à Sonatrach, les plus chanceux ayant obtenu des bourses d'études à l'étranger... Grève des enseignants du pôle universitaire Belgaïd Pour leur part, les enseignants de la faculté des sciences commerciales, des sciences économiques et des sciences de gestion du pôle universitaire Belgaïd à Oran se sont mis en grève s'insurgeant contre les ‘comportements brutaux dont ont été victimes nos collègues". Les grévistes ont indiqué que le doyen de la faculté, les trois chefs de département ainsi que le responsable de la scolarité ont été ‘traités comme des voleurs ou des faussaires par les services de sécurité". Les enseignants grévistes se déclarent solidaires des mis en cause et dénoncent les ‘irrégularités qui ont entaché le processus de l'enquête menée par les éléments de la Gendarmerie nationale". ‘Nous contestons la manière dont a été ficelé ce dossier, alors que le bon sens aurait voulu que le ministère de tutelle ouvre une enquête administrative préliminaire sur cette affaire qui nous a injustement éclaboussés" ajoutent t-ils.