L'ouverture, jeudi dernier, du Salon international du livre s'est faite dans un silence étrange. Contrairement à l'édition de l'année écoulée, qui a eu les faveurs d'un tapage médiatique important, celle de l'année en cours n'aura même pas bénéficié d'un minimum de publicité pour aviser les citoyens, alors que ces derniers finiront par apprendre la chose de bouche à oreille. Il faudra dire aussi que la visite présidentielle a fini par éclipser tout un programme de manifestations culturelles prévues à l'occasion de Youm El Ilm. A force de vouloir réussir à n'importe quel prix le séjour du Président à Constantine, les autorités ont fait même oublier l'une des plus vieilles traditions culturelles « circonstancielles » de la ville d'Ibn Badis. Ainsi, le Salon international du livre, qui ne sera pas du reste, a été retardé de cinq jours. Un contretemps durement encaissé par les exposants, notamment ceux venus des pays arabes et qui ne manqueront pas de déplorer des faits les ayant fortement pénalisés du côté financier, surtout que certains avouent avoir engagé des dépenses importantes pour passer cinq jours à Constantine sans rien vendre. Le salon, qui se poursuivra jusqu'au 10 mai prochain, a accueilli 130 exposants nationaux et étrangers. Pour ces derniers, on notera surtout la présence des maisons d'éditions arabes, dominées par les Egyptiens, les Saoudiens et les Emiratis, avec une participation remarquée des Libanais et des Syriens. Le point noir de la manifestation demeure le lieu même qui l'abrite au centre des expositions de l'Enaditex, dans la zone industrielle Palma et qui ne se prête guère avec les exigences des exposants répartis sur une surface de 2600 m2. Chose qui nécessitera l'installation d'une énorme tente sur le parking pour absorber un déficit de 400 m2. Alors que les organisateurs annoncent déjà la mise sur les étalages de pas moins de 10 000 titres, le public intéressé espère surtout assister à une foire diversifiée et ouverte pour tous les goûts, contrairement à celle de l'année écoulée dominée par le livre religieux et qui ne manquera pas de laisser une énorme déception.