Notre confrère le Soir d'Algérie a offert ses colonnes à l'ancien ministre des Affaires étrangères et président du Conseil constitutionnel, Mohamed Bedjaoui, qui, dans un long entretien paru hier, se défend de toute implication dans l'affaire Sonatrach-Saipem. «Je déclare ici que je n'ai jamais ni présenté ni introduit mon neveu à quiconque de Sonatrach ou du ministère de l'Energie. D'ailleurs, à ma connaissance, il venait très peu en Algérie», dit-il réfutant avoir aidé Farid Bedjaoui, son neveu, dans son entreprise malpropre de dilapidation des deniers de Sonatrach. Mohamed Bedjaoui estime que le fait que la presse étrangère ait cité son nom «n'est pas innocent». Alors que le lien de parenté avec Farid Bedjaoui est avéré, l'ancien ministre regrette que la presse algérienne ait fait état de ce lien en disant : «Le rabâchage de mon lien de parenté n'est pas anodin…» L'ancien ministre estime qu'il y a une arrière-pensée politique derrière son implication par la presse. «Je crains d'être attiré, avec cette affaire, malgré moi, dans un piège fait de supputations politiques avec cette affaire… Je prie également notre presse d'éviter de tomber dans les jeux obscurs de la politique politicienne au détriment de la transparence dans les affaires qui préoccupent, à juste titre, nos concitoyens», précise-t-il sans toutefois aller plus loin dans son argumentaire. Interrogé sur l'influence dont aurait profité Farid Bedjaoui du fait que son oncle était ministre, Mohamed Bedjaoui répond : «Je conviens avec vous que dans l'exercice de la fonction gouvernementale, l'influence politique est le corollaire naturel du pouvoir. Dès lors, une première réponse simple à votre question est que n'ayant jamais eu un quelconque rapport, de quelque nature que ce soit, avec l'ENI et Saipem, dont je ne connais à ce jour aucun agent de quelque niveau de responsabilité que ce soit, mon influence, ou mon intervention, n'aurait pu, par hypothèse, ni cibler ni atteindre personne de ces deux sociétés et n'aurait eu, par conséquent, aucun impact.» Par ailleurs, Mohamed Bedjaoui ose une critique de la situation politique nationale. «Je ne puis que déplorer fortement le climat délétère qui semble malheureusement s'être installé dans mon pays, ainsi que l'avalanche d'affaires qui gangrènent la santé financière de l'Etat. L'image que nous renvoie la situation obérée actuelle est bien loin, hélas, de celle pleine de promesses de l'Algérie combattante et victorieuse de 1962 et de la jeune République admirée et respectée alors par toutes les nations du monde.» N'est-ce pas là le résultat d'une politique menée par un système dont il a fait partie ?