Evoquer l'éventualité d'un quatrième mandat pour le président de la République n'est pas rendre service au pays, sachant que le troisième était déjà de trop», c'est là l'avis de Norreddine Bahbouh, secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS). Le président de l'UFDS pense qu'au vu de la conjoncture, que traverse actuellement le pays, empreinte de scandales de corruption, de malaise social et de renversement des valeurs, le président de la République devrait réfuter l'idée de briguer un autre mandat. Pour l'ancien ministre de l'Agriculture, la crise multiforme que vit le pays est le fait de la mauvaise gouvernance, précisant que les efforts consentis manquent, assez souvent, d'une stratégie appropriée. Samedi dernier à l'ouverture des travaux de la session du conseil national de son parti, M. Bahbouh a regretté l'absence de débat autour des problèmes qui préoccupent directement les citoyens. «La classe politique a occulté les débats de fonds au profit d'un dialogue superficiel consacré à des questions sans intérêt d'où la perte de confiance du citoyen en ses dirigeants et envers certains partis politiques», observe le leader de l'UFDS. La tenue de ce conseil coïncide avec le premier anniversaire de la création du parti, à cette occasion M. Bahbouh a demandé aux militants de procéder à une évaluation de l'activité du parti en vue de cerner les lacunes et de se rapprocher du citoyen qui a perdu confiance en les institutions de l'Etat. Dans le but de rétablir cette confiance, il a souligné la nécessité de «moraliser la vie politique» à travers l'exercice «véritable de la démocratie participative». Toujours sur le plan politique, le secrétaire général de l'UFDS plaide pour l'adoption du régime semi-présidentiel dans l'amendement constitutionnel prévu afin de réaliser l'équilibre entre les pouvoirs et de définir les prérogatives notamment celles du président de la République. Il a indiqué dans ce contexte que sa formation politique propose «de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels» dans cet amendement pour concrétiser le principe de l'«alternance au pouvoir». Concernant le volet économique et la situation qui prévaut dans le Sud, le secrétaire général de l'UFDS a estimé que son parti appelle à une véritable politique d'emploi qui reposerait essentiellement sur l'encouragement à l'investissement, l'accompagnement aux opérateurs économiques et l'appui de la création d'entreprises privées tout en impliquant les citoyens du Sud dans l'élaboration de cette politique. Au plan organique du parti, le secrétaire général de l'UFDS a fait part d'un congrès à tenir durant le deuxième semestre de l'année en cours.