Chantiers accumulant retard sur retard, chômage endémique, enclavement et désœuvrement font que la daïra de Merine, avec ses quatre communes et autres hameaux parsemés çà et là, continue de s'enliser dans une misère grandissante. Ce constat dressé lundi, à la faveur de la visite effectuée par le wali dans cette région du sud de la wilaya, vient encore une fois rappeler l'absence de suivi des différents projets de développement au niveau des localités éloignées du chef-lieu de la wilaya. La lenteur et les carences qui touchent notamment la réalisation de projets relevant du secteur de l'habitat ont été ainsi mises en évidence lors de l'inspection du projet de réalisation des 120 logements locatifs (LPL) dans la commune de Merine. Ce projet, dont les travaux sont actuellement à l'arrêt, a été lancé en 2006, date de son inscription. Les raisons invoquées par le maître d'ouvrage pour expliquer ce retard de 7 ans ne semblaient pas avoir convaincu grand monde. De la difficulté de s'approvisionner en ciment aux récurrentes histoires de réévaluation du projet, en passant par l'indisponibilité de la main-d'œuvre, «tous ces prétextes ne peuvent justifier ces retards», estiment les demandeurs de logements à Merine. A Tafessour, située 70 km au sud-est de la ville de Sidi Bel Abbès, bon nombre de projets tardent à se concrétiser, pénalisant du coup une population laminée par des années de violence terroriste. Prise en tenaille entre les massifs montagneux surplombant les limites territoriales des wilayas de Sidi Bel Abbès et de Saïda, Tafessour manque de tout. En attendant la réalisation d'une nouvelle maison de jeunes et l'extension du siège de l'APC, les habitants de cette localité semblent surtout préoccupés par l'état défectueux de la voirie, de l'éclairage public et du réseau routier. La santé, une priorité Loin de constituer une exception, les locaux du président de la République, complètement achevés, restent fermés dans cette commune «faute d'acquéreurs», nous fait-on savoir. Mais était-il vraiment nécessaire de construire des locaux commerciaux à Tafessour, une localité à vocation essentiellement agropastorale ? La priorité pour la population locale est plutôt de voir leur commune dotée d'une ambulance, d'une polyclinique et d'un personnel médical qualifié à même de prendre en charge les cas les plus urgents. Des doléances que les habitants de Taffessour ont tenu à exprimer de vive voix au wali et aux responsables qui l'accompagnaient. A Taoudmount, 7 km à l'est de Taffessour, les mêmes insuffisances sont à relever. Considérée comme la commune la plus pauvre de la wilaya, Taoudmount est restée longtemps en marge du développement. Selon une étude menée il y a quelques années par l'Agence nationale d'aménagement du territoire (ANAT), Taoudmount figure parmi le trio de tête des communes les plus déshéritées d'Algérie. La réalisation en cours d'une cantine scolaire à l'école Ouafi Hadj est d'ailleurs loin de pouvoir combler les besoins importants exprimés par la population locale en matière d'aménagement urbain et d'infrastructures. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les responsables locaux n'ont pas trouvé mieux, dans cette commune, que de construire en hauteur (R+4) des logements destinés à la résorption de l'habitat précaire (RHP), là où justement les terrains constructibles ne manquent pas. Une image assez saisissante qui traduit, à elle seule, les limites d'une politique de développement en net décalage avec les réalités du terrain.