Il faut dire que beaucoup, citoyens ou responsables n'en ont aucune idée. Ces massacres ont coûté la vie à plus de 150 personnes, raconte un ancien moudjahid. Mais cette année, comme les autres années, aucune cérémonie n'a été initiée pour la commémoration des ces martyrs. Ainsi, du 4 et 9 avril 1957 l'armée coloniale française perpétra en plein mois de Ramadhan un terrible carnage. Cent cinquante-deux (152) personnes entre fonctionnaires, commerçants, ouvriers et fellahs furent tués. Tout a commencé lorsqu' un courrier provenant du sud tunisien à destination de l'imam de la localité de Hassi Khalifa (30 km d'El Oued et à 40 km de la frontière tunisienne) fut intercepté par les services de renseignements coloniaux. Limam destinataire, Bachir Belgarbi, sera arrêté et soumis à la torture pendant plusieurs jours. L'arrestation permit aux services de renseignements coloniaux d'exploiter les données du message contenant des informations sur l'organisation secrète de la cellule FLN/ALN implantée dans le Souf. Ce qui a déclenché la machine répressive constituée par les tristes services des SAS (Section Administrative Spécialisée) et du DOP (Département opérationnel de protection, en vérité un instrument de torture). L'administration coloniale décida d'investir plusieurs localités pour arrêter les activités des moudjahidine de la région du Souf, El Oued, Bayadha, Robbah, Nekhla, Magrane, Guemar, Taghzout, Sidi Aoun, Kouinine, Hassi Khalifa et Oued Alenda. Les officiers Lacard, Boulet, Duberty, Cornebois et Bridoux se sont illustrés lors des séances de tortures et d'assassinats utilisant toutes les méthodes et manières bannies par la conscience universelle et les droits de l'homme. Ainsi 152 moudjahids seront sauvagement torturés jusqu'à ec que mort s'ensuive. Cet acte barbare a endeuillé tout le sud-est de l'Erg oriental. Le Souf se souviendra et retiendra à jamais cette date historique.