L'artiste peintre, Houria Menaâ, présente sa toute dernière exposition de peinture intitulée «Couleurs et patrimoine», jusqu'au 19 de ce mois, à l'hôtel Sidi El Noui de Chéraga. Médecin de formation, exerçant en qualité de pneumo-phtisiologue, Houria Menaâ, troque volontiers son stéthoscope, après ses heures de travail, contre un chevalet. Elle manie avec aisance le pinceau et la palette de couleurs. Elle vient tout juste de livrer sa dernière collection, composée de 47 tableaux aux dimensions et aux styles différents. Le regard est happé par ces beaux tableaux aux couleurs chatoyantes. La femme occupe une place de choix chez l'artiste. Preuve en est, avec cette Algéroise au corps élancé et à la démarche altière, emmitouflée dans un haïk blanc ou encore cette femme chaouie sapée d'une robe traditionnelle et de bijoux anciens en argent. Un autre tableau symphonique mérite une halte, celui où l'on distingue trois silhouettes colorées aux formes cubiques. Chacune d'entre elles tient un instrument musical. Autodidacte, par excellence, Houria Menaâ semble maîtriser tous les styles et tendances. Preuve en est, avec ces toiles figuratives ou semi-abstraites. Le cubisme est également à l'honneur. Mais comment cette femme, médecin d'envergure, réputée sur la place d'Alger, a pu être touchée par le syndrome de la peinture. Houria Menaâ explique, d'une voix pleine de douceur, qu'elle a découvert la peinture à l'école primaire grâce à son institutrice. Cette dernière mettait régulièrement entre les mains de ses jeunes élèves des livres d'art et des reproductions de tableaux aux couleurs chatoyantes. Façon judicieuse de susciter des vocations chez les bambins. «Je me suis intéressée à la peinture dès mon plus jeune âge, au point de me lancer au cours de l'année 1990, en autodidacte, dans la réalisation de mes premiers tableaux. J'ai commencé par le figuratif pour évoluer progressivement vers le moderne et le contemporain. Je me définis avant tout comme une coloriste», explique-t-elle. Elle avoue, également, que durant les années 1990, période sanglante où il n'y avait pas assez de sorties, elle s'enfermait chez elle pour produire. Les week-ends pluvieux étaient favorables, également, pour s'enfermer dans son atelier pour s'adonner pleinement à sa passion. Elle s'est ainsi retrouvée avec une quantité importante de tableaux. En 2007, elle organise sa toute première exposition de peinture chez elle, sous les recommandations de sa famille et de ses amis. «Au début, souligne-t-elle, j'ai commencé par le figuratif, notamment les portraits, les animaux et les paysages. Par la suite, j'ai évolué vers l'abstrait et le cubisme. Je suis à l'aise dans tous les styles. Cependant, je dois avouer que j'apprécie le figuratif moins académique que modernisé, et les couleurs». L'artiste s'est également intéressée à la peinture en tant que collectionneuse. En effet, elle détient non seulement des tableaux, mais également une bibliothèque importante d'ouvrages sur les arts plastiques. Si ses maîtres de prédilection sont, entre autres, M'hamed Issiakhem, Moussa Bourdine, Bettina Heinen-Ayech ou encore H'ssicen, Houria Menaâ a réussi à imposer sa touche personnelle.