La wilaya d'Alger compte généraliser l'opération de «reprise des terrasses» dans tout l'Algérois. La première terrasse dotée de commodités, comme le wifi, est ouverte depuis jeudi dernier. Le café, «A la bonne heure», situé la place Audin, a été réaménagé, suivant les recommandations de l'APC d'Alger-Centre : la terrasse est entourée de barrières gazonnées, les chaises ne sont plus en plastique et l'intérieur est entièrement relooké. «La terrasse est formidable, le propriétaire, suivant le cahier des charges qui lui a été soumis, a installé le wifi et a mis des barrières gazonnées. On n'en trouve pas de semblable ailleurs», se réjouit le président d'APC d'Alger-Centre qui précisera que l'espace ouvrira 24h/24. L'élu se fait fort de «reprendre» l'hyper-centre de la capitale, prélude à des opérations similaires qui toucheront, de proche en proche, les autres quartiers de la commune. «Je passe jusqu'à 3 heures à faire la tournée des cafés. Je sensibilise les gérants et j'avertis les réfractaires. Les propriétaires des 23 autres terrasses ont 20 jours pour se conformer sous peine d'actions administratives, telles que la fermeture des cafés», avertit M. Bettache, qui a mis à la disposition des concernés une équipe d'ingénieurs pour suivre les travaux. Des cafés ont déjà entamé des travaux de réhabilitation, tels que le mythique Milk Bar, la place Emir Abdelkader. Le propriétaire a fait enlever la faïence blanche qui tapissait toute la façade de ce café très fréquenté. «Le gérant a un mauvais goût. Il a placé sur les murs intérieurs et extérieurs de la faïence de latrines pour que le lavage des murs soit plus facile», relève Djilali, quadragénaire qui habite la rue Ahmed Chaïb (ex-Tanger). Cette rue ,très fréquentée durant la journée et tard le soir, abrite plusieurs cafés maures, où grouille une importante faune humaine de toutes conditions, mais surtout les pensionnaires des nombreux hôtels et autres dortoirs du centre-ville. «Ces cafés ont presque gardé leur physionomie d'origine. Ce sont des bouis-bouis sans terrasse, l'espace manque. Les clients, sauf lors de la retransmission de matchs de football, ne s'y attardent pas. Les gérants ont gardé presque la même atmosphère, on hume toujours le marc de café. Et surtout, les gens sont moins snobinards que sur les grands boulevards. En plus les prix sont raisonnables. S'attabler à une terrasse est réservé aux gens aisés, les couples et les rares touristes. Les désargentés vont dans les quartiers populaires où prendre son café ou une bouteille de Selecto bien fraîche ne t'oblige pas à un exercice d'arithmétique», estime, le sourire en coin, Slimane B., septuagénaire, rencontré au café Joinville, l'un des plus fréquentés de la rue Tanger. L'APC d'Alger-Centre a soumis un cahier des charges aux commerçants du centre-ville. «Les travaux des terrasses sont pris en charge par les gérants. L'aménagement du café ‘‘A la bonne heure'' a coûté 13 millions de centimes», précise M. Bettache. Selon l'élu, la wilaya d'Alger compte généraliser l'opération de reprise des terrasses dans tout l'Algérois. «Le wali a donné instruction pour généraliser à l'échelle de toute la wilaya. Les gérants qui ont des terrasses doivent impérativement s'y soumettre», relève-t-il. Le centre ville sera plus animé les prochains jours. «On a concocté un programme pour permettre une vie nocturne. Les espaces pourront ouvrir jusqu'à une heure du matin», promet l'élu. Dans la foulée, des espaces culturels seront ouverts dans les prochains jours, tels que les salles de cinéma, L'Algeria, L'ABC....