Lundi, le Paradou Athletic Club (PAC) a inauguré son centre de formation. Il devient ainsi le premier club algérien à disposer d'un véritable centre de formation. C'est une première en Algérie. Alors que les autres clubs professionnels ne cessent de réclamer, aux pouvoirs publics, l'argent pour construire des centres de formation, engloutissant au passage des millions de dinars dans les transferts onéreux, des salaires et des primes qui dépassent l'entendement, les dirigeants du Paradou, sans faire de bruit, ont acquis une assiette de terrain d'un hectare et demi, avec leur propre argent, et lancé le projet qui est sorti de terre au bout de 36 mois et qui a coûté 150 millions de dinars. Les frères Zetchi, Kheiredine et Hassan, ainsi que les autres dirigeants de ce club modèle ne sont pas à leur première réussite dans le domaine du ballon rond. Bien avant l'instauration du professionnalisme, ils avaient lancé leur académie en collaboration avec l'association Jean-Marc Guillou (JMG). Par cet acte, construction du centre de formation, le Paradou montre la voie à suivre. Sa démarche s'inscrit dans la logique d'un projet sportif à long terme. Les dirigeants de ce club, très en avance sur ce qui se fait en Algérie, auraient pu attendre, comme tout le monde, la générosité de l'Etat pour se lancer dans l'acquisition de cet outil indispensable pour la formation des générations futures de footballeurs. Ils ont préféré anticiper, acheter un terrain avec leur argent, lancer les travaux de construction du centre, hâter sa réception pour l'offrir tel un bijou aux jeunes footballeurs. Jalousé par sa réussite exceptionnelle, il a été fondé en 1994, il ne s'est jamais détourné de sa trajectoire. Celle d'être un club modèle en matière de gestion… et de contribution financière de chacun des membres qui œuvrent au sein du club. Par cette acquisition, premier centre de formation en Algérie, le Paradou a démythifié la thèse selon laquelle sans la contribution des pouvoirs publics il n'y aurait pas de salut dans ce type de projet. Le président du Paradou, Kheiredine Zetchi, vient d'administrer la preuve magistrale que tout est possible, réalisable lorsque les dirigeants ne sont pas mus par des intérêts sordides et qu'ils ne conjuguent pas le football au présent, seulement, et à la première personne. Qui empêcherait les autres clubs professionnels à suivre l'exemple du Paradou, acheter sur fonds propres des assiettes de terrain pour construire des centres de formation, au lieu de continuer à foncer dans la spirale du déficit induit par une gestion catastrophique des budgets alloués par l'Etat et ses différents segments. Aujourd'hui, le Paradou se pose, véritablement, comme le modèle à suivre, même si son équipe fanion évolue en division amateur. Il dispose d'un centre de formation et laisse aux autres clubs le soin de bavarder sur ce sujet. Aujourd'hui, plus que jamais, le Paradou représente un vrai danger pour tous ceux qui ne tablent que sur la rente douce pour faire tourner la (lourde) machine qui file droit dans le mur.