Les agriculteurs, qui soulèvent le problème du manque important de la main d'œuvre, revendiquent plus d'aide de la part de l'Etat en matière de subventions. Le président de la chambre nationale de l'agriculture a affirmé, jeudi dernier, à l'occasion de la 9ème édition de la fête de la fraise, célébrée à la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel, que la wilaya occupe désormais la première place à l'échelle nationale en termes de production. Cette dernière s'est établie pour la campagne 2012-2013 à 52 450 quintaux. Une production qui a connu une augmentation vertigineuse en l'espace d'une décennie, puisque la quantité écoulée durant l'année 2001 n'était que de 1200 quintaux. Cette prouesse est due à l'évolution tout aussi importante des superficies consacrées à cette culture. La superficie qui n'était que de 4 hectares lors de la campagne 2001-2002, s'est hissée pour atteindre actuellement pas moins de 175 hectares. Huit communes de la wilaya, essentiellement côtières (Sidi Abdelaziz, Kheiri Oued Adjoul, El Kennar, El Ancer, Chekfa, Kaous et El Aouana) répondent idéalement aux exigences de cette culture, tant du point de vue édaphique que climatique. La commune de Sidi Abdelaziz occupe la première place en matière de superficie avec 74 hectares suivie par Kheiri Oued Adjoul avec 53,2 ha. Les agriculteurs utilisent actuellement 12 variétés dans la wilaya (Naid, Camarosa, Condonga, Carmila, Vantana, Sabrina, Cristal, Siba, Arosa, Ritis, Go5 et Tudla). La fête qui s'est ouverte en présence du wali Ali Bedrici, a réuni 57 participants entre producteurs de fraise et pâtissiers qui ont présenté des pâtisseries à base de fraise. Le wali, a proposé aux opérateurs économiques d'investir dans la wilaya pour la fabrication des emballages, la production de plants (fraisiers) et le développement des techniques d'irrigation. La production de fraise dans la région de Jijel est favorisée par le climat doublé d'une importante disponibilité de ressources en eau ainsi que l'existence de plaines alluviales. L'introduction de cette culture a débuté au début des années 2000. Ayant compris l'importante plus-value tirée de cette culture, les surfaces cultivées se sont vite agrandies d'année en année. La surface agricole totale de la wilaya est de 99 022 hectares selon les données de la direction des services agricoles pour une superficie utile de 43 924 ha. Les zones de plaines disposent de 14 500 ha (33%) alors que les piémonts et zones montagneuses comptent 29 424 ha (67%). Pour les surfaces irriguées, elles sont actuellement de l'ordre de 6 200 ha. Un producteur de la fraise, Azzeddine Bouloudene, rencontré dans une exploitation à Safsafa, dans les plaines de l'ex-village socialiste de Belghimouze, a fait part de certaines difficultés qu'il rencontre dans son activité. D'abord, il déplore le manque de soutien et espère bénéficier de subventions pour augmenter sa production. «On nous exige d'avoir au moins 5 hectares pour nous aider, or, moi-même je n'ai pas toute cette surface; la plus part des agriculteurs n'ont pas de vastes terrains pour pouvoir bénéficier des aides publiques, car aucun d'entre nous n'a un titre ou un acte de propriété», affirme-t-il. Son associé, un quadragénaire, venu de la ville de Tizi Ouzou, évoque le problème du manque de main d'œuvre ou son absence totale, ce qui influe, selon lui, sur les récoltes. A cela s'ajoute, précise-t-il, la qualité des plants importés d'Espagne et d'Italie. «Si les fraisiers sont de bonne qualité, on peut prétendre à un meilleur rendement, mais souvent on est confronté à des plants de piètre qualité», affirme-t-il.