Pas de sélection mais une présence encourageante. Aucun film algérien n'est sélectionné cette année en compétition dans l'une des sections du 66e Festival de Cannes (du 15 au 26 mai 2013), ce qui n'est pas une tare, car rares sont les pays qui peuvent être présents à chaque édition. Même l'industrie indienne du cinéma, la plus productive au monde avec ses quelque mille films, ne peut se targuer d'une telle permanence et n'aura droit cette année qu'à la prestigieuse soirée de gala du festival avec le film Bombay Talkies. Mais c'est pourtant toujours une déception de ne pas figurer en compétition officielle. En revanche, on peut signaler la présence de cinq jeunes réalisateurs algériens au Short Film Corner de Cannes. Il s'agit de Sofiane Bellali avec Le Fou du schiste (2013, 14'), de Hassen Ferhani avec Tarzan, Don Quichotte et nous (2013, 18'), de Yanis Koussim avec La nuit (2012, 28'), de Abelkader Salmi avec Dayen (2012, 4') et de Al Djazira de Amin Sidi Boumediene (2012, 35'), tous annoncés sur le site du festival. Leur présence vient illustrer la dynamique créative de la nouvelle génération de cinéastes algériens qui fait ses armes dans le court métrage et mérite un soutien prononcé si l'on veut pouvoir disposer d'une relève dans le cinéma algérien. Il reste que cette présence ne correspond pas à une sélection, le Short Film Corner étant un immense espace de rencontres dédié aux courts métrages, avec, en 2012, 88 pays représentés, près de 2000 films inscrits et 40 000 visionnages. Le SFC est conçu comme un lieu privilégié de promotion des films et des réalisateurs du fait de l'intérêt que lui portent, en nombre, les organisateurs de festivals internationaux, les producteurs, diffuseurs et programmateurs des télévisions ou réseaux de salles d'art et d'essai. Pour la deuxième année consécutive, l'Algérie disposera d'un pavillon au Village international, conçu et animé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel afin de promouvoir la cinématographie et engager des contacts professionnels et artistiques. On notera en compétition pour la Palme d'Or du court métrage, autre volet de Cannes Court avec le SFC, le film de Mohamed Bourokba, dit Hamé, Ce chemin devant moi (France, 2012) sur une liste de 10 films nominés. Né à Perpignan en 1975 dans une famille algérienne émigrée, il est titulaire d'un DEA en sociologie des médias. Connu surtout en tant que rappeur (Groupe La Rumeur), il a défrayé la chronique après huit ans de procédure judiciaire pour «diffamation de la police nationale» dans un article, avant d'être relaxé en 2010. Ce chemin devant moi est son troisième court métrage et relate les péripéties nocturnes de personnages dans une banlieue française où s'affrontent jeunes et policiers.