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“Toutes ces révolutions technologiques vont donner un boom au court-métrage” ALICE KHAROUBI, COORDINATRICE GENERALE AU SHORT FILM CORNER FESTIVAL DE CANNES, À LIBERTE
Elle revient dans cet entretien sur la naissance de la structure dont elle est la coordinatrice, et livre son point de vue à propos de la santé du court-métrage algérien, tout en évoquant les nouvelles technologiques qui révolutionneront, sans doute, le genre. Liberté : Parlez-nous du short film corner ? Comment est née l'idée ? Alice Kharoubi : À Cannes, le court-métrage regroupe la compétition du court-métrage et le shorting corner qui est un lieu de présentation et de rencontres pour les réalisateurs. La compétition des courts-métrages a toujours existé, et le short film corner est né, en 2004, de la volonté du festival. En fait, le shorting corner a un petit peu changé depuis deux ans ; on ne fait pas de sélection, mais on essaie juste de limiter un peu les films dont le contenu est peut-être un petit peu non professionnel, trop amateur – même s'il y a des films qui sont faits dans des conditions amateurs. On recherche une esthétique cinématographique. Ça fonctionne comme un marché : il y a une inscription, un certain tarif, les gens paient et on n'a pas de thématique. Après, on a des pays qui inscrivent les films les représentants. Pour la sélection des dix films qui sont projetés la dernière soirée à Cannes, c'est quelque chose qui n'est pas organisée par nous, c'est en collaboration avec l'Office national du film du Canada. Il y a une sorte de concours en ligne par l'ONF canadien. Est-ce qu'il y a une réelle demande pour le court-métrage ? En France, on est plutôt pas mal loti puisqu'il y a des acheteurs de courts-métrages, des acheteurs de courts-métrages internationaux, et la plupart se rendent à Cannes. Ce qui est plutôt bien, en fait, c'est qu'on a beaucoup de personnalités qui sont concernées par le long-métrage. Admettons, un réalisateur qui a réalisé un court-métrage et qui a un projet de long, donc ce qui est bien pour l'interlocuteur c'est qu'il a la possibilité d'aller le rencontrer. Sinon pour le court-métrage, il y a beaucoup de programmateurs de festivals qui viennent pour regarder les films, des producteurs. C'est un peu aller regarder ce qu'ils ont fait, et pour les jeunes réalisateurs c'est un peu comme leur carte de visite. Voir et regarder. Et les conditions pour venir voir le film sont plutôt assez faciles. De plus en plus, les réalisateurs algériens inscrivent leurs courts au short film corner, et certains films ont fait un très bon parcours… Il y a eu les exemples de Mounes Khammar, Yanis Koussim et Yasmine Chouikh. Si je prends l'exemple de Mounes, il a inscrit le film et a été finaliste de la compétition et le film a fait plutôt un joli parcours ; il y a aussi le film de Yanis qui a été vu, il a été en sélection à Locarno. C'est encourageant. De ce que vous avez vu, comment se porte le court-métrage en Algérie ? De ce que je peux voir depuis quelques années, c'est beaucoup plus dynamique, un peu moins formaté et on voit beaucoup plus de créativité, et j'imagine qu'avec les évènements, ça va l'être de plus en plus. Et donc forcément, on hâte de voir la suite. C'est intéressant ce qui se passe. Pensez-vous que le court-métrage soit un tremplin pour les jeunes réalisateurs ? J'en suis persuadée. J'imagine que ça permet d'apprendre et de savoir ne serait-ce que la gestion d'une équipe. Je n'aime pas dire entraînement parce que le court-métrage n'est pas un entraînement, c'est un format en tant que tel. C'est un format d'avenir ? Moi je crois que c'est un format qui a de plus en plus d'avenir avec les nouveaux modes de communication. Autant sur le téléphone, j'étais un peu sceptique, autant là avec les I-pad et tout ça, je suis certaine qu'il va y avoir des Apply de chaînes de courts-métrages qui vont se développer. Au click on voit un court. Moi j'ai la chance de voir beaucoup de courts-métrages mais les trois quart des gens nous disent, quand on discute, on n'a pas vraiment la chance de voir des courts-métrages, ça passe très tard à la télé ou, effectivement dans des festivals et c'est vrai que les gens, ils n'ont pas toujours le temps d'aller voir un film. Mais je suis persuadée que toutes ces révolutions technologiques vont donner un boom au court-métrage.