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L'agriculture saharienne fait sa mue
A El Oued et Biskra, les maraîchages l'emportent sur la phœniciculture
Publié dans El Watan le 28 - 04 - 2013

En dehors des quelques oasis et autres palmeraies dont l'existence remonte à plusieurs décennies, le Sud algérien était, jusqu'ici, synonyme de désert inhospitalier, où l'activité agricole était quasi inexistante.
Aujourd'hui, urbanisées et traversées par un réseau de routes et de pistes de plus en plus dense, les wilayas du Sud n'ont rien à envier aux régions rurales du nord du pays. Bien au contraire, en matière de développement agricole, ces wilayas sont en passe de devancer, de loin, les régions du Nord les plus réputées pour leur rendement dans plusieurs filières agricoles.
Deux wilayas, El Oued et Biskra, sont déjà classées championnes de par l'excellence des résultats qu'elles réalisent. Elles ont, en effet, réussi à réaliser un vieux rêve, celui de transformer le désert en terre agricole utile. En quelques années, elles sont devenues de véritables «paradis verts», où l'on cultive toutes sortes de fruits et légumes. C'est lors d'une virée de quelques jours dans ces deux wilayas que nous avons découvert, non sans surprise, le nouveau visage qu'offrent désormais ces terres, décrites par certains comme le futur eldorado de l'agriculture en Algérie.
Déjà vue du ciel, lorsque l'avion amorce sa descente sur l'aéroport d'El Oued, la région fait rappeler les étendues désertiques des pays du Golfe, où d'immenses champs de blé en forme de cercle y sont cultivés. Ici, même si leurs dimensions sont plus modestes, les champs circulaires verts observés, tout comme les cultures sous serre, commencent à prendre le dessus sur l'ocre jaune du sable et de la pierre.
Il faut savoir que la valeur de la production agricole d'El Oued, pour l'année 2012, est évaluée à 137,5 milliards de dinars.
C'est un exploit qui représente plus de 34% de la valeur de la production de 10 wilayas du Sud estimée à 404 milliards de dinars.
Parmi les exploitations agricoles qui ont contribué à ce résultat, celle située dans la commune de Trifaoui, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, en est l'exemple édifiant.
S'étalant sur une superficie de 129 hectares dont 123 ha irrigués, l'exploitation a bénéficié des subventions accordées dans le cadre du Programme national de régulation et de développement agricole (FNRDA) et réussi à assurer un bon système d'irrigation grâce à ses 31 forages et pivots.
La technique consiste à pomper l'eau à partir des forages, puis à la déverser dans un bassin. Une pompe de reprise alimente par la suite tous les pivots installés.
L'immense exploitation comprend cinq sortes de cultures : 19 hectares de maraîchages et de céréales, 10 hectares de pommes de terre, le reste consacré aux palmiers (1100 dattiers) et aux oliviers (1600 arbres). La plus grande quantité de produits agricoles récoltée, en 2012, concerne la pomme de terre (24 000 quintaux), suivie des dattes (770 quintaux), des olives (640 quintaux) et enfin des céréales (200 quintaux) pour une première expérience.
Serres multichapelles : une expérience réussie
Dans la commune d'El Meghaïer, toujours dans la wilaya d'El Oued, une première expérience de culture sous serre, menée avec succès, est devenue aujourd'hui un «objet de curiosité». En effet, la serre agricole est réalisée en forme de multichapelle, une technique nouvellement introduite dans les régions du Sud pour encourager les cultures maraîchères. Son plus grand intérêt est d'être en mesure de créer des environnements artificiels et d'économiser l'eau. Initiée par l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID), la serre d'El Meghaïer a coûté 21 millions de dinars et couvre plus de 3000 mètres carrés. En une année, la valeur de sa production, si la conduite culturale est respectée, dépassera un peu plus le coût de l'investissement. Compte tenu de la rentabilité avérée de la serre multichapelle, les responsables locaux de la wilaya et ceux du ministère de l'Agriculture insistent aujourd'hui sur la nécessité de veiller à une bonne information des agriculteurs qui gagneraient à s'imprégner de ce système. Il faut dire que la plasticulture dans les wilayas du Sud prend, de plus en plus, une importance particulière grâce au type de sol (sablonneux) et à la disponibilité en eau.
A titre illustratif, la wilaya de Biskra compte à elle seule plus de 100 000 serres. La production maraîchère y est largement développée sous serre et séduit, depuis quelque temps, beaucoup de jeunes investisseurs. «Si pour une fois, la tomate n'a pas manqué cet hiver, c'est en grande partie grâce à la disponibilité de ce fruit produit dans ces serres», nous disent les agriculteurs de la région. La superficie réservée à ce type de culture est passée de 3000 ha en 2011 à plus de 4000 en 2012, nous dit-on encore. En valeur, la production agricole dans cette wilaya, classée 2e au niveau national, est évaluée, en 2012, à 123,9 milliards de dinars. Sa production en tomates a atteint 2,8 millions de quintaux, soit le quart de la production nationale estimée à 8,6 millions de quintaux. Dans la filière dattes, Biskra occupe la première place avec 37% de la production nationale. Cependant, quoi qu'on dise, toute cette performance réalisée par ces deux wilayas du Sud ne signifie pas que le vécu des agriculteurs est exempt d'embûches et de contraintes. Certes, les dispositifs d'accompagnement mis en place par les pouvoirs publics, dans le cadre de la nouvelle politique du renouveau agricole et rural, ont fait du Sud l'un des principaux pourvoyeurs du pays en produits agricoles. Il n'en demeure pas moins que beaucoup de problèmes persistent. La plupart des agriculteurs rencontrés étaient unanimes à dire que «beaucoup reste à réaliser si l'on veut faire de l'agriculture saharienne un cheval de bataille contre la dépendance alimentaire».
Contraintes et préoccupations
Saisissant l'occasion de la visite du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, ces fellahs n'ont pas manqué d'interpeller le premier responsable en charge du secteur sur les contraintes qui empêchent l'agriculture dans cette région d'atteindre des niveaux de performance encore plus élevés. Ils ont ainsi fait part au ministre, lors d'une rencontre regroupant tous les responsables du secteur, de certains problèmes liés, essentiellement, à la nécessaire accélération de la régularisation administrative du foncier agricole pour pouvoir, entre autres, ouvrir droit aux crédits prévus par les dispositifs d'aide et de soutien. L'ouverture de pistes agricoles et le développement du réseau d'électricité pour renforcer l'irrigation agricole figurent également au cœur des préoccupations soulevées aux responsables locaux et centraux du secteur. En guise d'explication, le ministre a indiqué, en ce qui concerne l'électrification, que des programmes sont lancés pour rattraper l'énorme retard accusé par le secteur de l'énergie, qui n'a pas su suivre l'évolution du secteur agricole sur le terrain.
D'ailleurs, un programme de 900 km d'électrification rurale sera bientôt lancé au profit des wilayas d'El Oued et de Biskra. Mais comme l'a signifié le ministre, le problème persistera tant que la production ne sera pas renforcée dans la région. Selon lui, il faudra non seulement élargir le réseau d'électrification, mais aussi renforcer les capacités de production électrique. Quant à la question du foncier, Rachid Benaïssa a indiqué que sur le plan politique, légal et organisationnel, ce problème est aujourd'hui réglé. Seulement, il y a une période de mise en œuvre qui est en cours d'exécution. «Nous sommes en train de faire en sorte que la dynamique soit plus rapide. Notre objectif est d'arriver à sécuriser les agriculteurs qui sont déjà en activité et faciliter l'accès au foncier pour les jeunes qui veulent venir au secteur et aux gens qui veulent y investir. Certes, il y a des difficultés locales et des incompréhensions, mais il faut qu'il y ait la communication nécessaire pour que ce problème se règle de la manière la plus cohérente possible», a expliqué le ministre.


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