L'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, actuellement admis à l'hôpital militaire Val-de-Grâce, en France, «est excellent, son cœur va très bien et il n'a subi aucune séquelle que ce soit pour la fonction motrice ou sensorielle», selon le professeur Bougherbal, chef du service de cardiologie au CNMS, qui a accepté de répondre à nos questions sur l'évolution de l'état de santé du Président suite à son accident ischémique transitoire (AIT). «Nous suivons la situation de très près», nous a-t-il confié, avant de préciser qu'il est autorisé à répondre à toutes les questions dans la transparence totale. A notre question de savoir pourquoi le Président est alors hospitalisé loin de son pays puisque l'attaque est sans gravité, le Pr Bougherbal répond que des examens complémentaires sont nécessaires pour justement comprendre ce qui s'est passé et chercher l'origine de cet AIT, lié «probablement à la migration d'une plaque athéromateuse». «Nous avons fort heureusement écarté la cause hémorragique dès les premiers signes de l'accident. Un examen au scanner a été fait à l'hôpital Aïn Naâdja après avoir décidé, d'un commun accord, chez lui où j'avais été appelé, pour un examen clinique», répond-il à la question de savoir s'il avait été admis dans son service au CNMS. Le Pr Bougherbal souligne que suite à un AIT, qui pourrait être dû à une fatigue prolongée et à un surmenage du président de la République l'exploration est indispensable pour justement identifier son histologie. Insistant sur l'absence de séquelles suite à cet AIT, le Pr Bougherbal signale que les examens médicaux sont en cours et l'état de santé du Président «évolue bien». «Il doit observer un repos de quelques jours seulement et son état de santé ne suscite aucune inquiétude», rassure-t-il. De l'avis d'un professeur en neurochirurgie, l'exploration après un accident ischémique transitoire est importante. «Il y a lieu de chercher évidemment l'origine de cet AIT en explorant toutes les pistes, vu son âge et les antécédents pathologiques», a-t-il précisé. «Car il faut savoir qu'un AIT n'est q'un symptôme, donc un déficit qui régresse rapidement, mais qui peut révéler d'autres pathologies», a-t-il indiqué. Des examens radiologiques (IRM, angiodoppler) et biologiques sont notamment nécessaires. «Il faut chercher à savoir si la fonction rénale est normale, contrôler l'arythmie et tout ce qui est lié au cardiovasculaire», a-t-il ajouté. Et de signaler que l'observation et le suivi pendant l'hospitalisation sont obligatoires pour justement corriger les tares biologiques ou métaboliques qui pourraient être éventuellement à l'origine de cet AIT afin de prévenir un AVC massif plus grave. A noter que le président Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, avait déjà été opéré au Val-de-Grâce en 2005 pour un «ulcère hémorragique».