Au sortir du siège de la mouhafadha de Laghouat, hier en fin d'après-midi, la plupart des militants que nous avons abordés affichaient une mine grise. S'ils contestent le procédé par lequel ont été désignés les membres de la kasma « applaudissements », résignés, ils acceptent le compromis fait d'un dosage équilibré entre les deux clans qui se disputent le contrôle de la formation, et ce, depuis les dernières élections présidentielles. Faute de mieux, on semble satisfait que la tension qui a prévalu en début de matinée n'ait pas dégénéré. Auparavant, au niveau d'autres communes de moindre importance, Sidi Bouzid, Gueltat, Taouiala, et à la faveur de l'unanimisme qui leur est reconnu, le renouvellement des kasmas s'est déroulé sans heurts, une formalité presque. Cependant, ceci ne fut pas le cas à Sebgag et Aflou, où le bilan des élus FLN qui président aux destinées des deux communes est à juste titre très décrié. A Sebgag, le P/APC (FLN), nouvellement installé, en voulant imposer le règlement lors de la tenue de l'AG a été pris à parti par les membres d'un clan adverse et est en voie déposer plainte. Les membres du même clan s'en sont pris pour les mêmes raisons à un sexagénaire, l'un des plus vieux militants. Un scénario similaire a eu lieu au niveau de la deuxième commune de la wilaya, Aflou. Là, les superviseurs de l'opération conduite par Tayeb Houari ont dû reporter à plus tard l'AG. Pour avoir confectionné une liste de militants sur la base des fiches d'adhésion, déjouant ainsi la manœuvre d'un clan à l'origine de la disparition du registre de la kasma, un militant a été violenté devant son domicile même, dimanche dernier, alors que les superviseurs s'étaient enfermés dans un bureau pour décider du nombre de militants autorisés à siéger, 450 ou 625, devant le siège poussiéreux du parti. Faute de cartes, la majorité des anciens militants et cadres de la formation ne pouvaient accéder au siège. Médusés, ils assistaient impuissants aux tiraillements et manœuvres en cours en prévision des prochaines joutes. A l'intérieur de la kasma, mobilisés par douars entiers, des militants de circonstance avaient pris place. « Le comble », nous confiera un cadre, « que cette mascarade soit menée avec la participation active de personnes connues pour leur appartenance affichée au RND ».